Comité SST

La formation : un outil de prévention, de motivation et de mobilisation, d’autant plus nécessaire en période de réorganisation

Même si elle a débuté il y a plusieurs mois déjà, la réorganisation du réseau de la santé continue d’accaparer beaucoup d’énergie chez les professionnelles en soins, entre autres parce qu’elle vient modifier et complexifier leur milieu de travail.

Par exemple, avec les nouvelles structures arrivent de nouveaux gestionnaires avec lesquels les travailleuses doivent apprendre à composer. De plus, les services sont réaménagés, fusionnés ou même déménagés, de sorte qu’elles peuvent se sentir un peu perdues quand il s’agit de savoir à qui s’adresser. Pas facile de suivre et de s’y retrouver. Pendant ce temps, les innovations qui s’appliquent aux produits, procédés et équipements continuent d’apparaître sur une base régulière, ne manquant pas de bouleverser les façons de faire.

Bref, les changements dans le milieu de la santé sont si nombreux et rapides qu’ils obligent les professionnelles en soins à constamment s’ajuster. Elles doivent exploiter leur sens de la réactivité pour s’inscrire dans cette mouvance, sous peine d’obsolescence de leurs connaissances, de leur savoir-faire et même de leur savoir-être. La mise à jour de leurs compétences est donc nécessaire, et ce, non seulement pour leur permettre de suivre la cadence, mais aussi parce que ces nouveautés soulèvent souvent des enjeux importants en matière de santé et de sécurité au travail. En effet, tous ces changements peuvent présenter un potentiel de risques que les travailleuses doivent connaître, mais surtout suffisamment maîtriser pour être en mesure d’assurer leur sécurité et leur santé ainsi que celles de leurs collègues. Dans ce contexte, les besoins de formation sont flagrants.

Souvent, bien des employeurs offrent la formation trop tard, une fois les dommages causés. Ils réagissent à divers indicateurs d’alerte tels qu’une hausse du taux d’absentéisme, une augmentation de la fréquence et de la gravité des accidents de travail ou une croissance de certaines problématiques de santé (stress, troubles musculosquelettiques, dépression, troubles cardiovasculaires etc.). La formation doit alors être fournie dans une certaine urgence, pour tenter d’endiguer ces maux ou pour répondre aux besoins des travailleuses qui en sont victimes, parfois dans un climat social dégradé ou sous la contrainte de revendications. Or, idéalement, la formation doit être dispensée de façon proactive, dans le but de favoriser l’adaptation de l’organisation et de ses travailleuses aux risques associés aux changements organisationnels ou aux modifications d’équipements, d’outils, de méthodes et de procédures. On parle alors de prévention, un investissement intimement lié à l’amélioration de la santé et de la sécurité, mais aussi à la motivation, à l’engagement et à la mobilisation des travailleuses.

Les professionnelles en soins, devant un employeur qui perçoit la formation comme une dépense plutôt qu’un investissement, doivent exprimer les revendications qui s’imposent pour qu’on réponde à leurs besoins. Il s’agit là d’un levier incontournable pour leur permettre d’être un atout pour l’organisation, mais aussi d’un outil indispensable pour susciter un sentiment de santé et sécurité au travail, de compétence, de motivation et de mobilisation.

SST au courant?

En cas de difficulté à obtenir la formation correspondant à vos besoins, adressez-vous à votre équipe syndicale locale qui pourra vous informer et vous appuyer dans votre démarche.

L’article 51 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) prévoit entre autres que l’employeur a l’obligation d’ « informer adéquatement le travailleur sur les risques reliés à son travail et lui assurer la formation, l’entraînement et la supervision appropriés afin de faire en sorte que le travailleur ait l’habileté et les connaissances requises pour accomplir de façon sécuritaire le travail qui lui est confié ».

Si ce n’est pas déjà le cas, un comité paritaire peut être formé dans chaque établissement, pour chapeauter le plan de développement des ressources humaines (PDRH).

L’article 16.01 de la convention collective FIQ prévoit que l’employeur doit consacrer, du 1er avril au 31 mars de chaque année, un montant équivalent à 1,34 % de la masse salariale pour le développement des ressources humaines de l’ensemble des salariées de l’unité de négociation.