Comité SST

Retour progressif : les éléments à considérer

Il y a quelques mois, Caroline a été victime d’un accident de travail. Son médecin a alors pris la décision de la placer en arrêt de travail, afin qu’elle puisse recevoir les soins et les traitements requis par son état. Maintenant rétablie et sans séquelles, son médecin est d’avis qu’elle peut reprendre son emploi, mais idéalement de façon graduelle. Voici donc certains éléments à considérer afin que cette étape soit, pour Caroline, un succès.

On appelle « retour progressif » la reprise graduelle du travail pour la travailleuse dont la lésion professionnelle est consolidée, c’est-à-dire qu’aucune amélioration de son état n’est prévisible. Naturellement, il revient au médecin traitant (le médecin de la travailleuse) de déterminer le moment opportun de ce retour au travail, puisque c’est lui qui connaît la situation médicale de sa patiente. Soulignons également que ce retour ne devrait jamais faire l’objet de pressions, ni être précipité contre l’avis du médecin.

C’est également au médecin d’évaluer la pertinence d’effectuer un retour de façon progressive ou non. Afin de l’éclairer dans sa décision, la professionnelle en soins peut, avant son rendez-vous médical, dresser la liste des points qu’elle aimerait discuter avec lui. Elle doit s’assurer de bien lui communiquer sa perception du type de retour qu’il propose, et lui poser les questions nécessaires pour en préciser les paramètres. Établir, au préalable, une liste de ses questions lui permettra d’aborder toutes ses préoccupations.

Il faut comprendre qu’un retour progressif est associé à une progression dans le temps (et non à une progression dans la reprise des tâches, puisque la travailleuse est rétablie et peut reprendre son emploi prélésionnel). Ainsi, le cas échéant, le médecin exprimera son avis sur le nombre d’heures par jour ou sur le nombre de jours par semaine, et le nombre de semaines qui caractérisera la réintégration de la travailleuse. Il est aussi possible qu’il indique si des journées de travail ne peuvent être consécutives, ou encore le nombre de journées consécutives permises.

Le retour progressif a pour objectif de favoriser la meilleure réintégration possible au travail. S’il est bien planifié, il peut dans certains cas faire en sorte de diminuer les risques de rechute, de récidive ou d’aggravation de la lésion professionnelle. Bien sûr, comme pour les autres dossiers de ce type, il est important que la travailleuse informe l’employeur de tout problème qu’elle pourrait rencontrer et qui serait susceptible de compromettre non seulement sa réintégration, mais surtout sa santé et sa sécurité. Il est également recommandé de communiquer avec son équipe syndicale locale pour obtenir le soutien nécessaire.

SST au courant?

Si, toutefois, la travailleuse demeure avec une atteinte permanente et des limitations fonctionnelles après sa consolidation, son retour au travail sera plus complexe et fera l’objet d’un suivi particulier. Référez-vous à votre équipe syndicale locale pour en savoir plus, ou consultez la brochure Votre dossier SST en 10 étapes.

Il est important de ne pas confondre « retour progressif » et « assignation temporaire ». Le premier concerne la travailleuse dont la lésion professionnelle est consolidée et qui est en mesure de reprendre l’emploi qu’elle occupait avant. La seconde s’applique à la travailleuse qui, puisque sa lésion n’est pas consolidée, n’est pas en mesure d’accomplir ses activités habituelles pour un certain temps. Son employeur peut alors lui assigner temporairement un travail, en attendant qu’elle devienne capable de reprendre son emploi, ou encore d’exercer un emploi convenable.

Malheureusement, l’employeur n’est pas tenu d’accéder à une demande de retour progressif. L’avis du médecin fait donc office de recommandation pour le bien de la travailleuse, et non d’obligation.