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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

La FIQ et la FIQP demandent aux partis politiques de prendre position!

À l’aube des élections provinciales qui se dérouleront le 3 octobre 2022, nous sommes 76 000 professionnelles en soins qui ferons entendre nos voix pendant la campagne électorale.

Parce que…

Il existe des solutions concrètes pour mettre fin au temps supplémentaire obligatoire (TSO) qui nous est imposé.

Il est grand temps d’éradiquer les inégalités de traitement qui nous désavantagent par rapport à nos collègues des agences privées pour attirer et retenir les professionnelles en soins dans le réseau public.

La pénurie de professionnelles en soins est structurelle et elle peut être renversée avec de la volonté politique.

Il nous est difficile de concilier notre travail et notre vie personnelle alors que nous sommes 90 % de femmes.

Il est inacceptable que le manque de temps perpétuel auquel nous sommes confrontées fragilise la qualité et la sécurité des soins que nous sommes en mesure d’assurer à nos patientes et à nos patients.

Réponses des partis politiques

En juin dernier, les membres de la FIQ et de la FIQP ont posé des questions aux partis politiques sur les enjeux qui les préoccupaient pour les prochaines élections.

Nous demandons aux partis politiques du Québec qu’ils s’engagent à mettre en œuvre une loi sur les ratios sécuritaires. Les ratios, c’est la mesure structurante qui nous permettra de reprendre notre souffle.

Quels sont les bénéfices d’une loi sur les ratios sécuritaires?

Une meilleure pratique professionnelle et des soins sécuritaires et de qualité

Une loi sur les ratios permet d’assurer légalement une norme de sécurité et de qualité des soins, peu importe le lieu où l’on se trouve ou le service requis. Cette garantie diminue grandement les inégalités entre les régions et entre les unités de soins.

Mettre en pratique l’ensemble de nos savoirs et compétences au profit de nos patientes et de nos patients, éléments qui sont actuellement impossibles à mettre en place en raison de nos piètres conditions de travail, nous assurerait une meilleure satisfaction à l’égard de notre travail.

Prendre le temps de soigner, de faire de la prévention et de l’éducation est devenu une utopie. Pourtant, c’est au cœur même de notre profession. Et c’est le cœur d’une pratique qui nous permettrait d’agir concrètement en amont des soins, notamment sur les déterminants sociaux de la santé – éducation, logement, orientation sexuelle, revenu – plutôt que de circonscrire nos interventions sur l’aspect curatif.

Une solution structurante pour abolir le TSO

Le temps supplémentaire obligatoire (TSO) qui nous est imposé est un fléau qui a poussé à l’exode des milliers d’entre nous. Pourtant, nos actions de mobilisation ont démontré qu’il est tout à fait possible de gérer les horaires sans avoir recours au TSO. Quel gouvernement aura le courage d’imposer cette norme à nos gestionnaires?

Les ratios professionnelles en soins/patient-e-s reposent sur des structures de postes augmentées qui doivent assurer, en tout temps, un nombre suffisant de professionnelles en soins au chevet des patient-e-s, ce qui fait drastiquement chuter le nombre de quarts de travail où il manque des professionnelles en soins.

Les ratios constituent une mesure d’attraction et de rétention, puisque nos conditions de travail se voient améliorées. L’augmentation de la présence au travail fait donc également diminuer le TSO.

Une mesure de conciliation travail-famille-vie personnelle

Nos professions sont à forte majorité féminine. Pour implanter des ratios, il est nécessaire de prévoir des structures de postes stables et dotées adéquatement. Par le fait même, les ratios sont un élément clé de la réussite d’une meilleure concliation travail-famille-vie personnelle sachant que les femmes sont majoritairement responsables des tâches liées à la maison et à la vie familiale.

 

Une impulsion pour contrer la pénurie de professionnelles en soins

Partout dans le monde, l’implantation de ratios professionnelles en soins/patient-e-s a permis de rapatrier des milliers de professionnelles en soins du privé vers les réseaux publics de santé. Au Québec, il n’y a jamais eu autant de professionnelles en soins actives. On compte 7,7 infirmières/1 000 habitants, ce qui est une excellente moyenne lorsque l’on compare au reste du Canada.

Il y a une pénurie de professionnelles en soins dans le réseau public, mais cette situation est attribuable à une pénurie de bonnes conditions de travail et non à un manque de personnel qualifié. Les partis politiques doivent s’engager à renverser la tendance et à ramener les professionnelles en soins dans le réseau.

Une clé pour mettre fin aux inégalités entre les professionnelles en soins des agences privés et celles du réseau public

En agissant sur l’amélioration des conditions de travail dans le réseau public, les ratios sont un élément central des conditions gagnantes pour mettre fin aux disparités injustifiées dans les conditions de travail entre des professionnelles en soins qui œuvrent souvent aux côtés les unes des autres.

Un levier pour un réseau public fort, universel et résilient

L’implantation de ratios sécuritaires ne constitue pas qu’une dépense, c’est un investissement dans notre réseau public de santé. La pandémie a exacerbé les écueils que des années de mauvaise gestion, de réformes et de compressions ont provoqués. Cette triste réalité a causé des décès évitables et a poussé des milliers d’entre nous à fuir le réseau public.

Des entreprises privées, notamment les cliniques de chirurgie et les agences de placement, ont engrangé des profits records en exploitant les lacunes du réseau. Investir dans des ratios professionnelles en soins/patient-e-s, c’est améliorer concrètement la sécurité et la qualité des soins et c’est agir directement sur nos conditions de travail. Investir dans les services publics, c’est aussi favoriser une meilleure répartition des richesses et contribuer à réduire les inégalités sociales.

Parce que nous sommes 76 000 femmes progressistes, femmes d’action, femmes luttant contre le racisme systémique, nous demandons aux partis politiques leurs solutions pour améliorer l’accessibilité aux places dans les services éducatifs à la petite enfance, leurs réponses concrètes et immédiates pour faire face aux changements climatiques et les moyens qu’ils mettront rapidement en œuvre pour lutter contre toute forme de discrimination.

Places en services éducatifs à la petite enfance

Pour mettre en œuvre les ratios, ça prend des professionnelles en soins qui sont disponibles comme elles le souhaitent. Or, la pénurie de places en services éducatifs à la petite enfance contraint les professionnelles en soins à moduler leurs disponibilités à la baisse, voire à retarder leur retour en emploi après un congé parental. Avoir des enfants ne devrait pas être un obstacle à l’autonomie financière des femmes. Les partis doivent avoir un plan et des engagements clairs pour augmenter le nombre de places à court terme, pas dans cinq ans.

Lutte contre les changements climatiques

Un défi majeur des prochaines années sera de contrôler les impacts du réchauffement climatique causé par l’activité humaine. Ceux-ci seront notamment catastrophiques pour la santé de la population si rien n’est fait. Les femmes ont pris un rôle de leader dans cette lutte et nous voulons continuer dans cette voie. Les partis politiques doivent prendre des engagements clairs, fermes et à court terme pour freiner le réchauffement climatique et encourager les résiliences des communautés.

Lutte contre le racisme systémique

Il est essentiel que notre société soit égalitaire et permette l’inclusion de toutes et tous. Or, le racisme systémique est un facteur de discrimination important pour une part significative de la population québécoise. Les partis politiques doivent notamment s’engager à reconnaître le racisme systémique, à lutter contre celui-ci et à adhérer au Principe de Joyce pour s’assurer que nous et nos patient-e-s racisé-e-s puissions avoir une expérience du système de santé exempte de racisme.

Inscription à la liste électorale

Pour voter, vous devez être inscrite ou inscrit sur la liste électorale à l’adresse de votre domicile.