Je dénonce

CISSS de Laval – cas #840

Aujourd’hui, je dénonce .

Je suis enseignante pour les futurs préposés aux bénéficiaires depuis 9 ans, je suis infirmière depuis 20 ans. J’ai été redéployée volontairement dans un CHSLD covid rouge.

Ma famille c’est ma plus grande fierté.
Quand j’ai pris la décision d’aller aider les personnes aînés dans un CHSLD covid classé rouge, ma famille était derrière moi.
Avant de partir m’isoler à l’hôtel pour les protéger, je leur ai préparé un menu équilibrée comprenant des soupers préparé avec amour pour 1 mois.
Je leur ai emballer des cadeaux, à chaque soir, il en débale un avec moi en face Time.
Ma famille, c’est ce que j’ai de plus précieux.
Avant de partir au combat, je leur ai promis de me retirer si j’étais en danger.

Malheureusement, j’ai du mettre fin à mon volontariat, car ma santé physique et mentale ne peuvent plus être assurée par le CHSLD n’y par le CISSS.

Les dirigeants ne nous appuient pas. Ils prennent des décisions sans nous consulter. Il ont transférer un patient positif sur une unité où il n’y avait aucun cas de positif. Les PAB ont proposer de faire une chaîne humaine pour ne pas laisser passer le patient. J’ai supplié les dirigeants de ne pas faire cela, j’ai demander de l’aide des directions, mais… il l’ont fait….il font travailler les filles sur des unités différentes presqu’à chaque jour.
Il prennent des décisions qui vont à l’encontre de la ministre McCann.

Il y a un manque flagrant de communication, qui met en péril la santé des travailleurs et des bénévoles. J’ai travaillé deux jours dans une unité avant de savoir qu’il n’y avait aucune zone tampon. Je m’explique. Lors de mon « orientation » on m’a expliqué que le salon de l’étage est l’endroit d’une zone tampon. C’est donc a cette endroit que nous retirons nos masques et nos visières avant d’aller en pause. Et bien, après avoir vu une cliente se promener sans masque dans cette zone, j’ai demandé pourquoi cette cliente ne restait pas a sa chambre, on m’a expliqué que c’était normal, car ici il n’y a pas de zone tampon. Tout le département est contaminé… C’est donc dire que tout comme moi, tout les membres du personnel de cet étage on été mis en danger par le manque de communication.

La distanciation social n’est pas respecté entre les employés, j’ai du demander de faire retirer des tables et chaises dans la cafétéria, car il n’y avait aucune mesure de prise.

Nous subissons de la violence psychologique. On nous demande d’utiliser un seul masque par jour, de le retirer et de le mettre dans une enveloppe pour s’en servir après le dîner, car on nous dit qu’il faut penser à nos collègues. J’ai demandé de voir cette « technique par écrit », j’attends toujours…On nous dit que si on en a vraiment besoin , car il est mouillé, on peut en prendre un deuxième… Vous savez quoi ? Je me suis empêcher de manger et de boire de 7h a 14h30 , heure à laquelle j’ai enfin eu le temps de dîner , pour éviter de toucher a mon masque, pour éviter de me contaminer… Avec ma visière, mon masque et ma jaquette, j’étais complètement déshydratée, à plus d’une reprise , j’ai presque perdu connaissance.

Nous manquons de matériels pour prendre soins des patients, comment assurer un suivis sans thermomètre, n’y saturomètre, n’y appareil à pression? En 8 jours, je n’ai jamais reçut le code du glucomètre, comment assurer mes suivis ?

Les personnes en place tentent de faire de leur mieux , nous sommes environ 80% du personnel qui avons été redéployés, nous ne connaissons pas les unités , n’y leur fonctionnement, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a… Mais on a rien!

Il n’y a aucun n95 sur place.
On nous demande de faire des aspirations de vomissements fécaloïdes post mortem sans masque n95.
On nous demande de faire des soins de trachéo, sans n95

Nous manquons de bras, nous manquons de temps… Savez-vous que certains patients n’ont pas été alimenté, n’y changé de culotte n’y laver certaines journées??? Savez-vous que la dignité a elle aussi été bani avec ce virus? Par manque d’aide , par manque de personnels, par surcharge de travail…

J’ai tout tenter… Tout… Pour les aider… Mais, je n’ai pas pu tout faire ce que j’aurais voulu faire. J’ai fait manger des patients qui semblait affamé, j’ai chanter des chansons a des clients qui n’avaient aucun effet personnel dans leur chambre, car la direction les a changer de chambre sans faire suivre leur effet… Imaginer leur solitude…J’ai peigné des cheveux gris, d’un homme décédé, j’ai mis ses mains en croix sur lui… Les patients s’enfoncent dans la déprime. Certains tourne en rond comme des lions en cage…

Nos aide de service font tout ce qu’ils peuvent… On leur a dit qu’is allaient être là pour faire des « Facetime » avec les patients, 1 heure après leur arrivé, certains ont déjà les deux mains dans une culotte d’incontinence…

J’ai frappé à toute les portes , j’ai écrit un témoignage de 16 pages pour demander de l’aide à plusieurs personnes….J’ai envoyé des couriel, j’ai écris des Messenger, j’ai appeler…. Mais personne n’est venu, personne ne nous a aidé….
J’ ai trois syndicats derrière moi. La cnesst aussi. L’ avocate m’a conseillé. J’ai agit légalement. J’ai avisé les supérieurs de la bâtisse, les dirigeants du cisss.J’ai même reçut leur « autorisation » pour accordé des entrevues.
J’ai tout ça par écrit. J’ai tout fait dans les règles de l’art.

J’ai vu l’horreur… J’ai vu littéralement un génocide sous mes yeux.

Je suis infirmière depuis 20 ans, je suis enseignante depuis 9 ans, et je n’ai jamais vécu autant d’émotions….

Le personnel est à bout de souffle, j’ai tenter de faire de la relation aidante avec mes collègues qui sont complètement ébranlés…Une des PAB régulière (une des rares qui reste) me mentionnait que sur 7 de ses résidents, il lui en reste qu’un seul…

Sur mon unité, il ne restait que 11 patients sur 25. La covid est comme une mitrailleuse qui entre sur le département… Elle assassine nos patients…je croyais être en guerre contre un ennemis invisible, mais je me suis rendu compte que nous étions aussi attaqué par des traîtres. Les dirigeants ne sont pas avec nous, ils sont contre nous….

Je demeure à l’hôtel pour compléter ma quarentaine. Malheureusement, le cisss à mis fin à ma réservation d’hôtel quand j’ai mis fin à mon volontariat en lien avec le non respect de la protection du personnel et des clients, et ce même s’il m’avait promis de me loger durant mon volontariat et lors de ma quarentaine. Je dois donc débourser 1000$ pour effectuer ma quarentaine, que je vais payer de ma poche. Je vais le payer , car je veux protéger ma famille.
(Mon garçon est astmatique et est suivi pour une maladie extrêmement rare qui pourrait causer des ravages compte tenu de la réaction inflammatoire de la covid).

Savez vous que comme je suis enseignante, je n’ai tiré que la prime de 8% pour faire cela? Je ne crois pas que ce que j’ai vécu mérite un diagnostic de stress post-traumatique, un déboursent de 1000$ pour l’hôtel et le non support des dirigeants….

Une journée sur 5, je reviens voir mes amours en gardant le deux mètres de distance et en mettant mon masque.
Ayant une expérience comme infirmière en santé mentale, je sais ce que je dois faire pour m’aider. Je le sais et je le fais. J’ai consulté le programme d’aide aux employés et j’encourage tout les travailleurs de la santé à le faire au besoin. Je continue de faire des face Time avec ceux que j’aime , hier nous avons fêté la fête de ma grande soeur que j’adore en réalisant un bingo virtuelle! C’est ce genre de chose qui me permettent de sourire.
Je suis persuadé que ma vie sera à jamais changé.

J’ai une famille en or et comme toujours, il sont derrière moi.
Aujourd’hui, je dénonce.
Je dénonce pour les personnes aînés, car ils méritent tellement mieux.
Je dénonce pour le personnel, car il mérite eux aussi d’être supporté et respecté.
Je dénonce pour le Québec en entier.

M. Legault, svp venez nous aider……

*Mise à jour, je viens d’entendre à LCN que le cissl n’a pas pu intervenir car il n’avait pas mon téléphone?! Comment ont-ils fait alors pour me contacter pour me demander de travailler pour eux ?

#jedénonce

L’entrevue tourne à tourné en boucle à LCN et tva….
Étrangement… Quand je parle , c’est comme si ce n’était pas moi qui parlait… Comme si j’étais spectatrice … Quand je m’ai vu à la tv… J’ai fondu en larmes…
Le journal de Montréal ainsi que la presse ont aussi partager mon témoignage.
J’ai eu confirmation que mon témoignage de 16 pages serait entre dans les mains de Mme McCann.
Ma publication est aussi sur la table de l’assemblée nationale.
Une plainte a été porté a la cnesst avec mon témoignage.

Merci de votre support