Je dénonce

Lise Nadeau (Montréal)

Depuis des années, je vis avec la fierté d’avoir une fille infirmière auxiliaire. Chaque fois qu’on me demande ce que fait ma fille dans la vie, c’est simple: mes yeux brillent. Hors, dernièrement, une vieille connaissance, pas revue depuis longtemps, m’a demandé des nouvelles de ma famille et au moment de parler de ma fille, son regard envers moi était empreint de pitié! Et oui, elle était de tout cœur avec moi, etc… J’ai alors senti la colère monter: quoi, maintenant soigner des humains, sauver des vies, ne faisaient plus parti d’un acte de fierté et de don de soi! Non, maintenant c’est considéré comme de l’esclavage. Ça m’a mis en plein visage la réalité des gens et de leurs perceptions envers nos pauvres infirmières. Hé oui, on en est là. Le public a pitié de nos soignants.

Alors je cris bien fort: CHER PUBLIC, indignons-nous contre ce gouvernement qui exploite nos enfants, qui fait fuir la relève et qui nous met en danger chaque fois que nous devons aller dans les hôpitaux. Nos vies sont entre les mains de femmes et d’hommes aux yeux cernés, aux mains tremblantes de fatigue, aux cerveaux surchauffés qui après plus de 12 à 16 heures de travail debout, essoufflés, nous soignes par obligation de rester à cause d’un mauvais ministère de la Santé.

Chaque fois, je prie pour que le soignant ne fasse pas d’erreur médicale. Notre vie est en danger et pourtant leur ordre professionnelle ne fait rien. Pourtant, leur existence a pour but de protéger le public. Moi, je suis pour qu’on poursuive les ordres. Tous, ensemble cher public, emboitons le pas.

Leur syndicat n’est pas mieux mais les syndicats ont les mains liées et n’ont presque plus de pouvoirs. Mon mari a fait parti du syndicat des Teamster à l’époque, croyez moi ça bougeait! Bref, je dénonce le manque d’appréciation, le manque de respect, le manque d’humanité de notre premier ministre Legault et de tous ses ministres de la santé, travail et droit de la personne.

Pour finir, le protecteur du citoyen aurait un devoir à faire: c’est de se mêler de ce dossier, intervenir pour aider nos infirmières à respirer tout en travaillant. Ça serait une preuve qu’enfin quelqu’un ose s’insurger et mette de la dynamite pour faire brasser les choses.

Merci de m’avoir lu.

A ma grande fille, ne lâche pas car si Legault se fout de vous, nous, on a besoin de toi!

Bravo à tous les soignants qui travaillent avec leur cœur. Nous, le public, sommes avec vous.