Négociation nationale 2020

Négocier une convention collective : un long processus

Négocier une convention collective : un long processus

La négociation d’une convention collective, c’est un long processus, rempli d’imprévus, qui comprend plusieurs étapes, tout ça, à l’intérieur d’une grande structure démocratique.

Voici un résumé des premières étapes que nous, les membres du Comité de négociation élues parmi la délégation, avons vécues jusqu’à maintenant. Le détail des différentes rencontres se trouve ici et est régulièrement mis à jour.

Un an de travail

Notre mandat a officiellement commencé le 1er avril 2019, après notre élection sur le Comité de négociation. À partir de ce moment, nous avons participé à la préparation de la négociation et nous avons élaboré la consultation auprès des membres de la FIQ et de la FIQP, qui s’est déroulée en ligne pendant l’été 2019.

De la fin juin à la fin août, nous sommes retournées soutenir les membres dans nos syndicats respectifs. À la rentrée, nous avons compilé et analysé les résultats de cette consultation qui était basée sur les deux grandes priorités et les cinq objectifs de la négociation, avant d’entreprendre la rédaction officielle du projet de négociation de la FIQ à déposer au gouvernement.

24 octobre 2019 : dépôt des 32 demandes intersectorielles de l’alliance APTS-FIQ. Nos demandes portaient sur les quatre grands thèmes de l’intersectoriel, soit le salaire, la retraite, les droits parentaux et les disparités régionales. Vous trouverez les demandes ici.

29 octobre 2019 : dépôt du projet de négociation sectoriel comprenant deux grandes priorités et cinq objectifs, dans le but de construire une entente de principe. Les priorités et objectifs sont le fruit des consultations de l’été 2019 et sont le reflet réel des besoins les plus criants des membres sur le plancher.

La proposition d’aborder la négociation de cette manière est une première : plutôt que de déposer une liste d’épicerie de demandes, la FIQ innove en changeant de stratégie. Les problématiques seront abordées dans le but d’en dégager une compréhension commune, tant pour la partie patronale et la partie syndicale, afin de trouver des solutions qui seront viables pour tout le monde. De cette manière, les solutions seront légitimes et nous l’espérons, plus faciles à mettre en application rapidement afin d’enrayer pour de bon les situations problématiques.

Novembre et décembre 2019 : travaux avec la coordination de la négociation afin de préparer les rencontres sectorielles et intersectorielles entre la FIQ et le gouvernement.

Entre janvier et mars 2020 : début de la négociation, quelques rencontres ont lieu avec la partie patronale avant le grand bouleversement de la COVID-19.

Mars 2020 : à cause de la pandémie, le gouvernement propose de suspendre la négociation nationale. Quelques jours plus tard, la partie patronale nous demande, en plus de vouloir négocier des mesures particulières pour la crise sanitaire, un blitz de négociation pour régler une entente globale avant le 31 mars 2020.

C’est à ce moment que nous avons été dans l’obligation de revenir à un style de négociation plus traditionnel, c’est-à-dire avec une liste de demandes précises concernant les conditions de travail des professionnelles en soins. Dans cet intervalle, plusieurs rencontres avec le Conseil de négociation – qui regroupe une représentante par syndicat affilié et une représentante par titre d’emploi – se sont tenues.

Début avril : le blitz de négociation s’avère non concluant. Les deux parties étaient à des années-lumière d’une entente. Nous devions réévaluer la conjoncture au jour le jour pour nous adapter au contexte sanitaire, social, économique et politique.

Plus tard en avril, une rencontre virtuelle avec le Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) permet d’établir un calendrier de travail et d’échanger sur la suite de la négociation sectorielle. Après quoi, il n’y a plus jamais eu de rencontre avec le CPNSSS. C’est le Conseil du trésor qui a pris la négociation en main quelques jours plus tard. Nous venions donc de changer d’interlocuteur à la table de négociation. Habituellement, le Conseil du trésor traite uniquement des matières intersectorielles.

27 avril : le Conseil du trésor présente une proposition d’entente de principe verbale de manière exploratoire. Un gros travail d’analyse s’impose pour le Comité de négociation.

Ce n’est que le 21 mai que le Conseil du trésor nous soumet son offre d’entente globale par écrit avec quelques modifications mineures de ce qu’il avait présenté en avril. Encore une fois, c’est inacceptable. Il s’agit de l’offre qui a été présentée à l’instance virtuelle du 26 mai, et rejetée à l’unanimité par les déléguées de la FIQ et de la FIQP.

1er juin 2020 : la FIQ fait une contre-proposition sectorielle. Le 5 juin, la contre-proposition intersectorielle en alliance avec l’APTS est déposée dans le but de relancer la négociation.

Depuis juin, les rencontres de négociation ont repris, en personne, avec des représentants du Secrétariat du Conseil du trésor et du CPNSSS. Nous sommes donc actuellement en négociation.

On vous parle de la suite dans le prochain blogue.

À bientôt !