Négociation nationale 2020

Convaincre le gouvernement du bien-fondé de nos demandes

Convaincre le gouvernement du bien-fondé de nos demandes

Convaincre le gouvernement du bien-fondé de nos demandes, voilà la mission que l’équipe de négociation de la FIQ a dû relever au cours de l’été. Après le dépôt de nos deux contre-propositions – sectorielle et intersectorielle- en juin, nous avons consacré nos rencontres avec le gouvernement à détailler nos revendications.

Devant nous, à la table de négociation, se trouvent des actuaires et un économiste du Conseil du Trésor, qui n’ont souvent aucune idée de ce qui se passe au quotidien dans le réseau de la santé. Nous devons donc prendre le temps d’expliquer la réalité des professionnelles en soins, avec le plus d’arguments et le plus d’exemples possible afin que transparaissent la complexité du réseau et l’urgence d’améliorer les conditions de travail des professionnelles en soins.

Malheureusement, la décision du gouvernement de changer notre vis-à-vis à la table – le Conseil du Trésor plutôt que le Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) – nous a obligés à reprendre une grande partie de nos explications déjà données en janvier et en février dernier. Aussi bien dire à une époque, puisque la crise de la COVID-19 a tout bousculé sur son passage, y compris la négociation nationale. Nous avons donc réitéré l’importance d’agir sur l’attraction et la rétention du personnel, mais aussi sur la stabilisation des équipes de travail.

Travailler régulièrement avec les mêmes collègues permet en effet à une équipe de devenir plus efficace, de développer un sentiment d’appartenance, d’avoir des horaires plus stables et plus prévisibles, de réduire la surcharge de travail et le temps supplémentaire obligatoire. Et pour les patients, ça fait toute une différence : des soins de meilleure qualité, dans un environnement rassurant, alors qu’une relation de confiance se développe avec les familles.

Recherche et collaboration

La présentation de nos demandes a nécessité un travail colossal de la part de toute l’équipe de négociation. Nous avons fait des recherches sur chaque sujet présenté. Nous nous sommes questionnées, nous avons consulté le Conseil de négociation et nous avons confronté nos points de vue afin de déterminer quelle est la meilleure manière de présenter chaque demande en faisant comprendre à la partie patronale les difficultés et les problèmes que vivent nos collègues chaque jour.

À chaque présentation, les représentants du gouvernement nous posaient des questions très précises pour lesquelles il fallait fournir rapidement des réponses qui reflètent bien le terrain, en tenant compte des particularités de toutes les régions et de tous les milieux de soins. À cet effet, nous avons grandement sollicité nos collègues du Conseil de négociation, qui ont été d’un grand support. Leur connaissance précise de ce qui se passe dans les équipes de travail et leur disponibilité sont des atouts précieux. Nous tenons à souligner l’efficacité de vos représentants au Conseil de négociation.

Comprendre et anticiper

Venant de divers milieux de travail et représentant trois des quatre titres d’emploi représentés par la FIQ, nous, les cinq militantes élues au Comité de négociation, couvrons presque tous les secteurs d’activité. Nous avons donc été en mesure de partager notre expertise et nos connaissances des différents centres d’activité en temps réel pendant les échanges avec la partie patronale.

C’est l’un des grands avantages du déconfinement : être assises à la table de négociation. Au printemps, en pleine pandémie, nous devions assister aux rencontres en visioconférence. Maintenant, en participant aux échanges en personne, nous comprenons mieux le raisonnement de la partie patronale et nous pouvons anticiper ces réactions.

Malgré tous nos efforts pour mieux faire comprendre à la partie patronale la dure réalité que vivent les professionnelles en soins, les représentants du gouvernement nous rappellent régulièrement que nos demandes représentent des dépenses importantes et que nous devrons faire des choix pour parvenir à une entente globale. Pourtant, si nos demandes semblent si ambitieuses, c’est parce qu’un désinvestissement massif dans le réseau de la santé s’observe depuis de très nombreuses années. Après tant de compressions et de négligence, ces investissements sont nécessaires pour remettre le réseau sur pied. Nos patients méritent le meilleur système possible.

Nous sommes présentement en attente d’un retour de la partie patronale. Cette réponse doit être un engagement clair de la part du gouvernement pour améliorer rapidement et de façon importante les conditions de travail des membres de la FIQ. Alors qu’on craint une deuxième vague de contamination de la COVID-19 à l’automne, il n’est pas question que les professionnelles en soins portent encore le réseau à bout de bras. L’automne sera chaud!