Syndicat des professionnelles en soins du Saguenay–Lac-Saint-Jean

La tension monte entre le CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean et les professionnelles en soins

 

Plus de 18 mois après l’arrivée en poste de madame Julie Labbé comme présidente-directrice générale et près d’un an depuis celle de monsieur Alexandre Boivin à titre de directeur des ressources humaines, les professionnelles en soins du Saguenay-Lac-Saint-Jean constatent que les espoirs qu’elles avaient placés en ces nouveaux joueurs ne se sont pas concrétisés. Les relations de travail atteignent aujourd’hui un point de rupture entre la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins du Saguenay-Lac-Saint-Jean et le CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

« Alors qu’on croyait à une ouverture envers un nouveau style de gestion, c’est plutôt à un durcissement du ton auquel on a assisté », indique la présidente de la FIQ-SPSSLSJ, Julie Bouchard. « Rencontres disciplinaires, chasse aux sorcières chez les professionnelles en absence maladie, climat de travail malsain, temps supplémentaire obligatoire et gestion inhumaine des horaires; on nous dit avoir la santé du personnel à coeur, mais sur le terrain et à la liste de rappel qui gère les remplacements, on nous traite comme des numéros. J’oserais presque dire comme du bétail. »

Les dernières données publiées dans le rapport annuel du CIUSSS confirment la dégradation de la situation, alors que le temps supplémentaire effectué par les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires a bondi de 18,5 % dans la dernière année et de 40 % depuis 2015-2016, pour culminer à 179 605 heures supplémentaires par année.

« Avec un taux d’absence maladie qui est passé de 8,7 à 9,3 % depuis l’an dernier, les chiffres appuient ce qu’on entend tous les jours sur le plancher : manque de personnel, non-remplacement, travail en sous-effectif », décrit Mme Bouchard. « À l’hôpital, au CHSLD, en CLSC, au CRDI ou au Centre jeunesse, c’est partout la même chanson. On ne sait plus comment ni à qui le dire, alors il ne nous reste plus qu’à dénoncer et à nous serrer les coudes en attendant qu’on nous prenne vraiment au sérieux. »

Dès le 15 octobre 2019, les professionnelles en soins de tous les établissements de santé de la région seront bien visibles et porteront un chandail relayant leur slogan « # J’TABOUTTE ». Elles annoncent d’emblée que d’autres moyens de pression seront mis en place au cours des semaines et des mois à venir.

« Après les arrêts de travail spontanés et la journée nationale sans TSO, on ne demanderait pas mieux que de passer à autre chose, mais ça ne bouge pas. On reste une des régions avec les emplois les plus précaires, à 2 jours par semaine jour-soir-nuit et fin de semaine. Il n’y a rien d’attirant pour garder nos jeunes finissantes au Saguenay-Lac-Saint-Jean », conclut Mme Bouchard.