Versement de primes et déploiement du PURA | La FIQ dénonce les retards inacceptables pour ses membres
Montréal, le 22 mai 2025 — Six mois après la signature des dispositions nationales de la convention collective, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ dénonce les retards inacceptables du gouvernement dans l’application de mesures pourtant prévues. Le versement des primes, attendu au plus tard le 5 avril 2025, n’a pas été effectué. S’ajoute à cela un autre manquement : le déploiement du processus unique de reconnaissance de l’ancienneté (PURA), prévu à la lettre d’entente no 32, est lui aussi retardé, en raison d’un manque flagrant de préparation de l’employeur.
La présidente de la FIQ, Julie Bouchard, est catégorique : « Ce n’est pas un oubli, c’est un choix de ne pas livrer. Et ce choix a des conséquences graves : il prive nos membres de la reconnaissance de leur ancienneté, cause des impacts financiers, professionnels et humains, et envoie un très mauvais message. La parole de l’État semble avoir été rangée dans un tiroir. »
La FIQ a été informée des retards dès leur constatation. Elle a appris que l’employeur avait sous-estimé l’ampleur du travail, rendant impossible la mise en œuvre du PURA dans les délais convenus. Elle dénonce une négligence administrative inexcusable, d’autant plus que le même scénario s’était produit lors de la précédente convention, avec plus de deux ans de retard pour des sommes dues.
« Ce n’est pas la première fois qu’on subit des retards injustifiables, et ce sont toujours nos membres qui en paient le prix. Le gouvernement, lui, reste muet. Ce qui est encore plus ironique, c’est que le PURA vient de Christian Dubé, pour reconnaître l’ancienneté, notamment de celles venant des agences. Pendant la négociation, on pointait les syndicats du doigt. Pourtant, ce sont eux qui ont fait avancer le projet. Et maintenant, c’est le réseau qui bloque tout », déplore Mme Bouchard.
La Fédération rappelle que ces ententes sont le fruit de longues négociations et qu’elles représentent des engagements légaux et contraignants. Le non-respect de ces dispositions compromet non seulement les droits financiers des professionnelles en soins, mais mine également la crédibilité du processus de négociation et des relations de travail.
Face à cette situation, la FIQ a déposé une plainte au Tribunal administratif du travail (TAT) pour entrave aux activités syndicales en vertu de l’article 12 du Code du travail, et réclame des dommages punitifs pour sanctionner ces gestes illégaux et dissuader toute récidive. Une audience était prévue le 27 mai, mais le gouvernement multiplie les mesures dilatoires pour retarder sa tenue, notamment par des annonces de versement de primes de dernière minute et le déploiement précipité du PURA, visiblement pour gagner du temps et éviter de répondre de ses manquements devant le TAT.
« Le gouvernement doit cesser de traiter les conventions collectives comme des suggestions. Quand une entente est signée, elle doit être respectée, point final. Les professionnelles en soins méritent mieux que ce mépris administratif récurrent. Elles méritent des engagements tenus », conclut la présidente.
À propos de la FIQ
La FIQ compte plus de 80 000 membres, infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques œuvrant dans les établissements de santé aux quatre coins du Québec. Elle est une organisation féministe, composée à près de 90 % de femmes, vouée à la défense de ses membres, mais également à celle des patient-e-s et du réseau public de santé.
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Renseignements :
Philippe Desjardins
581 995-0762