Projet de loi n° 101 | En muselant la FIQ, le gouvernement discrimine les femmes du réseau de la santé
Québec, le 26 mai 2025 — La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ est indignée d’apprendre qu’elle a été écartée des consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 101, Loi visant l’amélioration de certaines lois du travail. Pour la FIQ, cette exclusion est non seulement injustifiable, mais carrément discriminatoire.
Avec plus de 80 000 membres, la FIQ est la plus grande organisation syndicale du réseau de la santé, un secteur qui représente à lui seul le plus gros poste budgétaire du gouvernement du Québec. Qui plus est, la FIQ représente presque exclusivement des femmes. L’écarter d’une réforme majeure du droit du travail, qui touche directement les conditions de travail des femmes dans les réseaux publics, soulève de sérieuses questions quant à l’intention réelle du gouvernement.
« Le message est clair : le gouvernement ne veut pas entendre celles qui tiennent le réseau de santé à bout de bras. C’est un mépris total pour la réalité des professionnelles en soins, et une gifle pour toutes les travailleuses du secteur public », dénonce Isabelle Groulx, vice-présidente de la FIQ.
Le projet de loi n° 101 attaque de front les mécanismes de prévention en santé et sécurité du travail dans les secteurs de la santé et de l’éducation — des milieux à très forte majorité féminine. En affaiblissant les pouvoirs des comités de santé et sécurité et en concentrant les décisions entre les mains des employeurs, le gouvernement recule de plusieurs décennies en matière de protection des travailleuses.
En 2023, le secteur de la santé et de l’assistance sociale représentait à lui seul un tiers de l’ensemble des lésions professionnelles indemnisées au Québec, pour seulement
13,6 % de l’emploi total. Ce déséquilibre accablant illustre à lui seul la gravité de la situation. « En retirant des protections essentielles et en nous refusant la parole dans ce débat, le gouvernement nous impose un double silence : un silence sur nos conditions de travail et un silence sur notre droit de les défendre », ajoute Mme Groulx.
La FIQ exige que le ministre du Travail, Jean Boulet, corrige immédiatement cette exclusion honteuse et l’invite formellement à présenter son mémoire. Le droit du travail ne peut se réformer sans entendre celles qui vivent ses failles au quotidien.
« Exclure la FIQ des consultations, c’est passer sous silence les réalités vécues par des dizaines de milliers de femmes dans le réseau de la santé. Pire : en affaiblissant les protections en santé et sécurité dans des secteurs à majorité féminine, le gouvernement cautionne des inégalités systémiques bien ancrées. Il est impensable qu’en 2025, on légifère encore sur le dos des femmes, sans leur donner voix au chapitre », conclut la vice-présidente.
À propos de la FIQ
La FIQ compte plus de 80 000 membres, infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques œuvrant dans les établissements de santé aux quatre coins du Québec. Elle est une organisation féministe, composée à près de 90 % de femmes, vouée à la défense de ses membres, mais également à celle des patientes et du réseau public de santé.
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Renseignements :
Philippe Desjardins
581 995-0762