Les mouvements de droite : peut-on y faire face?

5 juin 2025

Au 13e congrès de la FIQ, la romancière et essayiste féministe Martine Delvaux a livré une analyse percutante de la montée des mouvements de droite et de la résurgence des discours misogyne dans l’espace public. Les professionnelles en soins étant composées à 90 % de femmes, le retour des discours conservateurs et la prévalence de la haine ne peuvent être vus comme des questions abstraites et il est essentiel de s’informer pour pouvoir y faire face.

Martine Delvaux. © FIQ - Carl Labrie
Un contexte mondial inquiétant

La montée de la droite est répandue et ne se limite pas qu’à nos voisins du Sud. Elle s’accompagne d’un retour aux valeurs dites traditionnelles, des attaques contre le droit à l’avortement, d’une recrudescence de la transphobie et de l’homophobie et par la montée des féminicides. Martine Delvaux évoque une « revirilisation » de la société, nourrie par des inégalités économiques croissantes, une polarisation politique accrue, et des discours qui visent à diviser. Elle qualifie le contexte actuel de « broligarchie » assumée, et met en lumière que le « boysclub » de milliardaires qui sont au pouvoir se protègent et se renforcent les uns les autres ce que la gauche et les mouvements sociaux ont plus de difficultés à mettre en place.

S’engager, même à petite échelle

Dans ce contexte, le plus important est de « ne pas se désengager. Il ne faut pas se dire que ce qu’on fait ça ne sert à rien ». Il faut utiliser sa tribune à grandes ou à petites échelles pour entamer des discussions. Par exemple, la flottille de la liberté pour Gaza, les assemblées de cuisine et l’action syndicale sont des moyens qui, bien que de différentes envergures, permettent d’insuffler de la vigilance et de résister. Elle insiste sur la nécessité de nommer les dérives, mais aussi de valoriser des pratiques comme l’écoute radicale et l’empathie – perçues comme une pratique de faibles par les communautés masculinistes et les admirateurs de Trump – mais qui sont essentielles dans les milieux de soins et qui pourraient faire toute la différence pour se recentrer sur l’humain.