« C’est dans l’implication des membres que réside le pouvoir » – Anne Jackson

5 juin 2025

Peu importe le pays, le monde ne peut pas fonctionner sans la classe ouvrière! Voilà comment s’est ouvert la conférence d’Anne Jackson, déléguée de la Huron Valley Area Labor Federation lors de sa présence inspirante au 13e congrès de la Fédération.

Infirmière et syndicaliste depuis près de 40 ans aux États-Unis, elle est venue offrir une parcelle de son parcours syndical et des luttes l’ayant animée dans les dernières décennies, plus spécifiquement au sein de la Michigan Nurses Association (MNA-UMPNC). Même si près de 1 500 km séparent le Québec du Michigan, d’importantes similitudes existent entre les multiples luttes menées par les infirmières américaines et celles des professionnelles en soins du Québec. Et cela s’explique principalement par l’objectif commun qu’elles partagent : la qualité des soins et la sécurité des travailleuses et celles des patient-e-s.

Anne Jackson. © FIQ - Carl Labrie
Organiser. Mobiliser. Gagner

Au cœur du témoignage captivant d’Anne Jackson une certitude émerge : celle de l’importance d’avoir des membres impliquées et engagées dans les activités syndicales afin que les décisions prises par ceux et celles qui dirigent ces mêmes organisations soient le reflet de leurs besoins, de leurs intérêts et de leurs revendications. Portée par « Labor Notes », un réseau influent du milieu syndical et du mouvement ouvrier dont l’objectif est de revoir les pratiques syndicales en plaçant les membres au centre de l’action collective, Anne Jackson a partagé les gains que les infirmières du Michigan ont obtenus grâce à cette mobilisation émanant de la base.

Une équipe surnommée « Trouble Makers »

Les déléguées de la Fédération ont pu en apprendre davantage sur les stratégies déployées dans les dernières décennies par les membres du Michigan Nurses Association (MNA-UMPNC). Des actions de mobilisation et un engagement collectif prenant vie au sein d’une équipe surnommée « Trouble Makers ». Leur souhait? Transformer leur organisation syndicale afin qu’elle passe d’une structure éloignée de la base et axée principalement sur les services à une organisation animée par et pour les membres. « Au lieu d’un syndicat qui fonctionne comme une machine distributrice, nous voulions un syndicat à l’image d’un jardin communautaire, dans lequel chaque membre serait impliqué concrètement : planter, arroser, désherber et partager, ensemble, la récolte », a imagé la conférencière.

C’est avec justesse qu’elle a également rappelé aux participantes que dans toute lutte syndicale, il est normal que les membres ne soient pas toujours au même diapason sur l’entièreté des enjeux, mais l’ennemi reste le même : le patron! Madame Jackson est ainsi venue confirmer que la voie dans laquelle s’est engagée la Fédération au cours des dernières années est la bonne. « C’est dans l’implication des membres que réside le pouvoir », a pertinemment souligné la militante syndicale.

Mobiliser et engager les membres afin de favoriser la prise de confiance dans la capacité collective à changer les choses est définitivement la voie à suivre.