
PL101 | Un affront à la santé et à la sécurité des femmes
Le 24 avril dernier, le ministre du Travail, Jean Boulet, a déposé à l’Assemblée nationale le projet de loi no 101, intitulé Loi visant l’amélioration de certaines lois du travail. Ce nouveau projet de loi de la CAQ vient directement bafouer les droits des travailleuses du réseau public de la santé et de l’éducation en matière de santé et sécurité au travail (SST).
Comprendre le projet de loi no 101
En juillet 2020, une infirmière a subi une violente agression dans une unité de psychiatrie improvisée en Montérégie-Est. Elle a été étranglée durant de longues minutes avant l’arrivée des policiers.
Ce triste cas fait malheureusement partie du nombre croissant de lésions professionnelles chez les travailleuses de la santé et de l’éducation. Alors qu’elles ne constituent que 19,2 % de l’emploi total au Québec, ces travailleuses subissent 35,7 % de toutes les lésions professionnelles reconnues.
Face à cette donnée alarmante, la logique voudrait que le gouvernement leur offre une meilleure protection en matière de santé et sécurité au travail. Or, malgré ses promesses, c’est tout le contraire que propose le ministre du Travail Jean Boulet avec son projet de loi 101.
Le PL101 réduit de façon considérable les fonctions des comités de santé et de sécurité (CSS) et des représentantes en santé et sécurité (RSS) dans les secteurs de la santé et de l’éducation en plus de retirer les exigences de délais pour les programmes de prévention.
Le réseau de la santé étant composé de 81 % de femmes, il s’agit d’un affront à la santé et à la sécurité au travail des femmes.
Pourquoi la FIQ s’y oppose?
- Les travailleuses de la santé et des services sociaux sont parmi les plus touchées par les lésions professionnelles. En 2022, elles représentaient 13,6 % de l’emploi total, mais près de 38 % des lésions professionnelles indemnisées. Il est totalement insensé de réduire les mécanismes de prévention les touchant.
- Une atteinte systémique aux droits des femmes. Ce projet de loi vient modifier et retirer certains mécanismes de prévention dans les secteurs de la santé et de l’éducation, composés à grande majorité de femmes. Cela crée une inégalité flagrante avec d’autres secteurs majoritairement masculins, comme celui de la construction, où ces protections sont maintenues.
- La CAQ refuse le dialogue. La FIQ a déposé un mémoire sur le projet de loi, mais n’a pas été invitée à le présenter à la commission parlementaire chargée de l’étudier. Exclure la FIQ des consultations, c’est écarter la voix de plus de 80 000 professionnelles en soins du débat. En 2025, les travailleuses du réseau public doivent être entendues.
Ressources pour se mobiliser
Faites entendre votre voix
Ajoutez votre nom à la lettre de la FIQ adressée au ministre du Travail, Jean Boulet, en remplissant le formulaire ci-dessous. Plus nous serons nombreuses à la signer, plus notre message sera fort.
Vous avez un peu plus de temps?
Commentez le projet de loi no 101 directement sur le site de l’Assemblée nationale pour faire part de votre opinion aux parlementaires. Chaque message compte.