Lettre ouverte
Réaction de la FIQ à l’article : Un outil pour suivre l’état du réseau de la santé
21 octobre 2025Réaction à l’article Un outil pour suivre l’état du réseau de la santé
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ prend acte du lancement par Santé Québec de son tableau de bord public sur l’état du réseau. Si la transparence envers la population est essentielle, encore faut-il que les données reflètent la réalité du terrain et qu’elles servent à corriger les problèmes, pas à les maquiller.
« Ce que voient nos professionnelles en soins, ce ne sont pas des pastilles vertes, jaunes ou rouges : ce sont des équipes épuisées, des patient-e-s qui attendent des heures, et des soins qu’on remet faute de personnel », déclare Julie Bouchard, présidente de la FIQ. « Les couleurs ne changent rien à la surcharge quotidienne ni à la détresse des équipes sur le terrain. »
La FIQ souligne aussi que la section du tableau de bord consacrée à la première ligne — les cliniques et groupes de médecine familiale — ne comporte encore aucune donnée. Or, c’est précisément là que le manque d’accès et la pénurie de personnel frappent le plus durement.
« Si on veut donner une image honnête de l’état du réseau, il faut regarder là où les Québécois-e-s cherchent d’abord des soins : dans les CLSC, les GMF et les services de proximité », ajoute Julie Bouchard. « Les patient-e-s ne veulent pas des graphiques, ils veulent des rendez-vous. »
La FIQ déplore également que Santé Québec publie des indicateurs sans offrir de données complètes sur la planification de la main-d’œuvre, la rétention et la dotation du personnel infirmier. Ces éléments sont pourtant centraux pour comprendre pourquoi le réseau demeure à ce point fragile.
« Ce que la population veut, c’est recevoir des soins. Ce que les professionnelles en soins veulent, c’est pouvoir en donner, et des soins dignes de ce nom. Ce ne sont pas des chiffres ni des pastilles de couleur qui remettront la première ligne sur pied, qui réduiront les listes d’attente ou qui favoriseront l’attraction et la rétention du personnel. Seule une véritable volonté politique, accompagnée d’actions concrètes et durables, pourra redonner de l’oxygène à notre réseau public », conclut Julie Bouchard.