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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Les syndiqués du secteur public dénoncent une fois de plus la Loi 142 et les lois anti-démocratiques adoptées sous le bâillon

Québec, le 13 décembre 2007  —  Près de deux ans après l’imposition de la Loi 142 fixant unilatéralement les conditions de travail et les salaires dans le secteur public, les dirigeants syndicaux du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) ont participé ce midi devant les bureaux du Conseil du trésor à une manifestation pour dénoncer l’adoption de cette loi répressive adoptée sous le bâillon et réclamer la restauration complète des droits syndicaux des travailleuses et travailleurs.

Les leaders syndicaux Réjean Parent (président de la CSQ), Lina Bonamie (présidente de la FIQ), Dominique Verreault (présidente de l’APTS), Gilles Dussault (président du SPGQ) et Lucie Martineau (vice-présidente du SFPQ) ont tour à tour dénoncé les dérives antidémocratiques du gouvernement Charest depuis son arrivée au pouvoir en avril 2003, des dérives toutes dirigées contre les travailleuses et les travailleurs du secteur public.

À quelques jours de la période des fêtes, la présence d’un père Noël moins joufflu qu’à l’accoutumée visait à rappeler symboliquement les effets d’appauvrissement qu’ont eu sur les travailleuses et les travailleurs les lois adoptées sous le bâillon par le gouvernement Charest. À leur avis, le manque de courage du gouvernement Charest, il y a deux ans, est en grande partie responsable du profond sentiment de dévalorisation et de la surcharge de travail qui affectent un grand nombre de travailleuses et de travailleurs du secteur public.

Mettre fin une fois pour toutes aux lois sous le bâillon

Forts de la victoire récente remportée devant la Cour supérieure du Québec qui a déclaré invalide la Loi 30 qui avait forcé la fusion des accréditations syndicales dans le secteur de la santé, les leaders syndicaux du SISP ont sommé le gouvernement Charest de se soumettre au jugement et d’entreprendre sans plus tarder les discussions avec les organisations syndicales pour assurer la suite des événements. Ils souhaitent que la Loi 142 connaisse le même sort puisqu’elle a déjà valu au gouvernement Charest d’être sévèrement blâmé par le Bureau international du travail, une organisation des Nations Unies.

Les porte-parole du SISP ont de plus réitéré leur volonté de se battre jusqu’au bout pour reconquérir les droits syndicaux qui ont été suspendus par la Loi 142. Ils ont également prévenu le gouvernement Charest et tout autre gouvernement qui lui succédera que les travailleuses et les travailleurs du secteur public en ont ras le bol de négociations de mauvaise foi qui se concluent par l’adoption de lois spéciales à la fois antidémocratiques et antisyndicales.

Le droit de négocier

Les représentantes et représentants des 300 000 salariés du secteur public ont tenu à rappeler que le droit de négocier est un droit fondamental reconnu par les tribunaux et les instances internationales démocratiques. Un droit fondamental que le gouvernement Charest n’a pas hésité à piétiner à trop d’occasions, dont le 15 décembre 2005, qui restera toujours un jour sombre pour la démocratie québécoise.

Les leaders du SISP ont encouragé leurs membres à ne jamais oublier l’insulte que leur a fait subir le gouvernement Charest en décembre 2005 et à maintenir leur mobilisation pour empêcher qu’il pose à nouveau un tel geste, ou pour dissuader tout autre gouvernement de l’imiter dans l’avenir.

Pétition déposée à l’Assemblée nationale

D’autre part, les dirigeants syndicaux du SISP ont profité de l’événement pour remettre aux députés du Parti québécois Sylvain Simard (porte-parole Conseil du trésor et rôle de l’État), Agnès Maltais (porte-parole fonction publique) et Marjolain Dufour (porte-parole travail) une pétition contenant près de 25 000 signatures de travailleuses et de travailleurs du secteur public. Les représentants du Parti québécois se sont d’ailleurs engagés à la déposer à l’Assemblée nationale. La pétition demande à l’ensemble des élus de faire pression sur la présidente du Conseil du trésor pour qu’elle entreprenne des discussions avec les représentantes et les représentants des organisations syndicales du SISP afin de rencontrer les objectifs des recommandations du BIT.

Profil du SISP

Le SISP regroupe 300 000 membres, issus de cinq organisations syndicales (CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont près de 245 000 proviennent des secteurs public, parapublic et péripublic. Le SFPQ représente 43 000 membres, dont 40 000 sont issus de la fonction publique québécoise. La FIQ regroupe 57 000 membres du secteur de la santé. La CSQ représente près de 155 000 membres, dont près de 100 000 œuvrent au sein des secteurs de l’éducation et de la santé. Quant au SPGQ, il regroupe près de 19 000 personnes de la fonction publique, des sociétés d’État, des réseaux de l’éducation et de la santé du Québec. Pour sa part, l’APTS représente 26 000 travailleuses et travailleurs occupant des postes professionnels ou techniques au sein du réseau public de la santé et des services sociaux.