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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Pour la première fois, la FIQ, la FMSQ et la FMOQ unissent leur voix et proposent des solutions concertées

Montréal, le 15 mars 2010  –  Devant l’ampleur des problèmes vécus actuellement dans le réseau de la santé public, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) unissent, pour la première fois, leur voix et proposent des solutions concertées afin d’améliorer rapidement l’accessibilité et la qualité des soins offerts à la population québécoise.

S’attaquer à la pénurie des professionnelles

Pour la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, Régine Laurent, il ne fait aucun doute que les problèmes vécus dans le réseau de la santé sont, en grande partie, liés à la pénurie de professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires. « La pénurie s’accentuera à vitesse grand V dans les prochaines années. À titre d’exemple, 15 000 infirmières seront admissibles à la retraite d’ici 3 ans. Le réseau de la santé ne peut plus se permettre d’avoir près de la moitié des professionnelles en soins détenir des postes à temps partiel. » La clé pour résoudre ce problème de pénurie passe par la stabilisation des équipes de base en octroyant des postes à temps complet et en cessant le recours au personnel d’entreprises privées.

« En plus de ce nouvel aménagement du temps de travail, le déploiement de la Loi 90 peut, à très court terme, avoir des effets bénéfiques puisqu’elle vise à reconnaître et à optimiser l’utilisation des compétences tout en mettant fin aux pratiques de fonctionnement en silo. » Une autre solution proposée par la FIQ est celle de la reconnaissance des infirmières praticiennes spécialisées. « Alors que plusieurs milliers de personnes sont sans médecin de famille, une infirmière praticienne spécialisée pourrait offrir, dans bien des cas, un soutien important à l’intérieur d’une équipe de soins. Il suffit de mettre en place les conditions nécessaires pour bénéficier de leur expertise », de poursuivre madame Laurent et soulignant au passage que l’appui des collègues du corps médical sera très apprécié par les membres de son organisation.

Améliorer les soins de première ligne

La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a proposé plusieurs solutions au cours des dernières années afin d’améliorer l’accès à un médecin de famille et aux soins de première ligne. Une ligne directrice guidait toutes ces propositions : la nécessité d’avoir au Québec une première ligne de soins forte.  « Une des solutions porteuses pour mettre fin aux crises perpétuelles qui touchent notre système de santé, principalement dans nos urgences, est connue : des investissements prioritaires dans les soins de première ligne à l’extérieur du milieu hospitalier, dans les soins à domicile et dans les soins de longue durée.  Il est urgent que le gouvernement pose des gestes en ce sens, tout en faisant preuve davantage de souplesse dans l’organisation des services afin de permettre à chaque milieu d’organiser une offre de soins répondant à ses besoins », a déclaré le Dr Louis Godin, président de la FMOQ. 

« Les soins de première ligne offerts dans la collectivité doivent être améliorés de façon à éviter des consultations à l’urgence et à accélérer les congés de l’hôpital. Les 2400 médecins omnipraticiens qui travaillent dans les urgences du Québec ont besoin de soutien rapidement.  L’attente pour eux, comme pour les membres de la FIQ, et pour l’ensemble de la population, a assez duré.  Nous devons maintenant agir collectivement pour remédier aux problèmes récurrents qui frappent nos urgences et notre système de soins en général, en mettant en place de véritables conditions favorisant la prise en charge et le suivi de patients à l’extérieur du milieu hospitalier.  La mise en place de ces conditions favorables, un travail multidisciplinaire de plus en plus soutenu et le recours aux ordonnances collectives, voilà les pistes à suivre si nous désirons désengorger nos centres hospitaliers et diminuer la pression, de plus en plus insoutenable, qui repose sur les épaules des professionnelles en soins et des médecins », a ajouté le Dr Godin.

Assurer un maximum d’efficience

Les problèmes du système public de santé sont connus depuis longtemps; mais les principales solutions aussi. Alors, pourquoi ne sont-elles pas mises en application? C’est la question que pose la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ). « Le travail des professionnels en santé en est un d’équipe, c’est une chaîne où chaque maillon est essentiel et complémentaire. C’est encore plus vrai dans les secteurs névralgiques où l’on doit traiter les cas les plus complexes et où l’on retrouve l’expertise des médecins spécialistes : aux blocs opératoires, aux soins intensifs et aux urgences. C’est dans cet esprit que la FMSQ supporte pleinement la position et les propositions de la FIQ, notamment de créer des postes à temps plein pour les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires ainsi que des postes d’infirmières praticiennes dans les centres hospitaliers. Bref, d’opérer les changements nécessaires pour que le système fonctionne comme il le devrait. »

« Pas de conditions de travail adéquates pour le personnel infirmier, pas de disponibilité et d’accessibilité aux lits de soins critiques, pas de soins médicaux de pointe en temps opportun pour les malades. » C’est ainsi que le Dr Gaétan Barrette a résumé la situation. « Pour mettre toutes les chances du côté du système de santé public, les médecins spécialistes appuient aussi activement la mise en place d’équipes multidisciplinaires et le recours systématique aux ordonnances collectives par l’application de la Loi 90 » a ajouté le Dr Barrette. « L’objectif que nous devons tous viser est que l’ensemble de ces mesures permette d’éviter les ruptures dans le continuum des soins, d’assurer un maximum d’efficience et de maintenir un niveau d’accessibilité optimal pour l’ensemble de la population et ceci ne peut passer aujourd’hui que par un travail d’équipe au sein de laquelle les professionnelles en soins ont un rôle primordial à jouer », de conclure le Dr Barrette.

Pour un système de santé public fort!

Pour les porte-parole de ces trois organisations dont les membres travaillent quotidiennement au cœur du réseau de la santé, l’ensemble de ces solutions doit être mis de l’avant rapidement afin que la population puisse recevoir les soins de qualité auxquels elle est en droit de s’attendre. « Nous devons assurer la pérennité d’un système de santé public fort. À la lumière des problèmes qui ne cessent de surgir, il devient de plus en plus évident qu’un débat public sur l’avenir de notre système de santé public est nécessaire », de conclure les présidences.

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente 58 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires. La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) compte plus de 8000 membres. La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) regroupe plus de 8000 membres.