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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Le droit à une retraite décente

Montréal, le 21 novembre 2011La désinformation sur les régimes de retraite du secteur public que contiennent des articles parus ces derniers jours dans le Journal de Montréal et le Journal de Québec est troublante. Les demi-vérités, les omissions et la manipulation des faits ont interpellé à la fois les personnes retraitées de ces régimes de retraite et celles qui y cotisent, traitées injustement comme des parasites de la société. Les organisations membres du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) estiment nécessaire de remettre les pendules à l’heure.

L’ensemble des membres de nos organisations syndicales est couvert par le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP). Il s’agit d’un régime à prestations déterminées négocié de bonne foi. Nous insistons sur le fait que les participantes et les participants défraient la moitié de ce régime à coût partagé avec l’État employeur.

Les taux de cotisation sont ajustés, année après année, afin de pouvoir garantir le paiement de la rente. Contrairement à ce que l’on tente de faire croire, le RREGOP est loin d’être en faillite, malgré une année 2008 difficile liée au mauvais rendement de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). Géré par un comité de retraite paritaire responsable, le régime se porte bien.

Les bénéficiaires du RREGOP n’ont pas « volé » leurs rentes. Tenter de faire croire qu’elles et qu’ils profitent de privilèges indus dépasse l’entendement. Leurs rentes de retraite font partie de leur salaire global. Par ailleurs, toutes ces personnes paient des impôts et contribuent largement à l’économie québécoise. Qui plus est, notons qu’au moins le tiers des employées et employés de l’État sont à statut précaire. Avant d’obtenir un poste en bonne et due forme, plusieurs travaillent pendant des années à temps partiel. Par conséquent, ils et elles doivent travailler plus longtemps afin d’avoir un revenu décent à la retraite.

Soulignons également que la caisse de retraite du RREGOP, confiée à la CDPQ, contribue au développement économique à travers des investissements dans les entreprises privées québécoises, peu importe leur taille. Ce faisant, ces investissements permettent, entre autres, de maintenir et de soutenir la création d’emplois au Québec, notamment en appuyant nos PME, qui emploient plus de la moitié des travailleurs et des travailleuses au Québec.

S’en prendre au RREGOP, sous prétexte qu’une partie importante de la population est sans régime de retraite, s’apparente à une tentative de nivellement par le bas. Au contraire, ce régime devrait servir d’exemple. Au lieu de présenter les retraitées et retraités de l’État comme des parasites, il faudrait plutôt s’interroger sur les raisons pour lesquelles un grand nombre d’employeurs refuse toujours d’offrir un régime de retraite à leurs employées et employés, ou sur le fait que la Régie des rentes du Québec (RRQ) ne paie actuellement que 25 % des revenus à la retraite.

Nous allons continuer à défendre ardemment le droit à une retraite décente pour l’ensemble de la population québécoise.

Régine Laurent, présidente FIQ
Réjean Parent, président CSQ
Lucie Martineau, présidente SFPQ
Dominique Verreault, présidente APTS
Gilles Dussault, président SPGQ