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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Assurance autonomie – « Il s’agit d’un virage nécessaire, mais qui doit se réaliser dans le respect du financement public et des valeurs collectives » — Régine Laurent

Québec, 5 novembre 2013 – La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec  − FIQ présentera ce soir, à 19 h 30 devant la Commission de la santé et des services sociaux, son mémoire dans lequel elle énonce sa position sur le Livre blanc entourant la création d’une assurance autonomie.

« Miser sur les soins à domicile est une orientation que l’on ne peut que saluer », souligne d’emblée Régine Laurent, présidente de la FIQ. « Il s’agit d’un virage qui est à la fois nécessaire, dans un contexte où la demande est de plus en plus grande, et qui répond à la volonté d’une majorité de personnes en perte d’autonomie. Par contre, la mise sur pied d’une assurance autonomie doit se faire dans le respect de certains éléments incontournables », nuance-t-elle.

Financement public

Pour la FIQ, le financement de l’assurance autonomie doit être public et se faire de façon progressive par le biais de l’impôt sur le revenu des entreprises et des particuliers. Ce financement doit aussi être suffisant pour répondre aux besoins de la population, et ce, dans toutes les régions. « Ce projet est trop important pour ne pas lui donner les moyens financiers nécessaires à sa réussite », soutient Michèle Boisclair, vice-présidente de la FIQ.

La Fédération soulève également quelques inquiétudes quant au type de financement et à la gouvernance de l’assurance autonomie. Le Livre blanc semble, en effet, ouvrir la porte au financement à l’activité, une introduction hâtive et déplacée, aux yeux de la FIQ, d’autant plus qu’aucun avis n’a été émis jusqu’à présent par le groupe d’experts chargés d’étudier la question. Aussi, contrairement à ce qui est proposé dans le Livre blanc, la Fédération est d’avis que la gestion de la caisse ne devrait pas se faire derrière les portes-clauses de la RAMQ, mais demeurer un exercice susceptible d’être influencé par la volonté populaire. La FIQ estime également que le financement devrait se faire selon les besoins de la personne plutôt qu’en heures/soins ou en espèces.

La qualité des soins et services

Les CSSS seront vraisemblablement appelés à jouer un rôle important dans l’opérationnalisation de l’assurance autonomie puisqu’ils assureront la coordination des partenaires et prestataires de services ainsi que l’encadrement des évaluations des besoins de la personne en perte d’autonomie et le suivi de la qualité des services. La FIQ espère donc que le manque de ressources humaines et financières ne pourra pas constituer un prétexte pour certains CSSS à se dégager de leur responsabilité. « Avec le contexte de rationalisation que l’on connaît actuellement dans le réseau, il ne faudrait pas que le travail des professionnelles en soins soit réduit à un « travail à la chaîne ». Celles-ci doivent avoir des conditions d’exercice qui leur permettent d’accomplir leur tâche avec humanité », poursuit Mme Boisclair.  

Les professionnelles en soins : un pilier

Le projet de caisse autonomie réserve une place importante aux professionnelles en soins, particulièrement aux infirmières. Celles-ci sont effectivement les mieux placées pour avoir une vision globale des problématiques de santé de la personne et d’ainsi faire le lien entre les différents services qui peuvent lui être offerts. Par le fait même, la FIQ considère qu’il est essentiel que les infirmières agissent à titre de gestionnaires de cas ou intervenantes pivots.

Devant le souhait exprimé dans le Livre blanc, d’ouvrir la porte aux Entreprises d’économie sociale en aide à domicile (EESAD) dans la dispensation des actes liés aux activités de la vie quotidienne (AVQ), la FIQ considère qu’il est nécessaire de modifier et de bonifier la norme de formation pour le personnel non professionnel puisque leur formation actuelle n’est pas adéquate. Les infirmières auront une grande responsabilité dans l’enseignement auprès de ces intervenant-e-s ainsi que dans l’encadrement des soins.  

« La création d’une caisse d’assurance autonomie est un projet qui pave la voie pour des initiatives novatrices. La FIQ, qui œuvre déjà à la mise sur pied de nouveaux modèles de soins, dans les domaines de l’hébergement des aîné-e-s et de la première ligne, est donc heureuse de constater que l’esprit du Livre blanc va dans ce sens. Toutefois, il est essentiel que ce processus se réalise de pair avec les valeurs propres au réseau public de santé », conclut Mme Laurent.

À propos de la FIQ

La Fédération représente plus de 62 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, soit la grande majorité des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes œuvrant dans les établissements publics québécois.