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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Crise au Centre d’hébergement de l’Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe – L’inaction du gouvernement et du CISSS met en danger la qualité et la sécurité des soins aux patient-e-s

Saint-Hyacinthe, le lundi 4 mai 2015 – Les professionnelles en soins, membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, ont manifesté aujourd’hui devant l’Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe dans une ultime tentative d’influencer la direction du CISSS Montérégie-Est et le gouvernement afin qu’ils prennent les mesures pour régler la crise qui sévit dans cet établissement depuis plus de quatre ans. Le manque d’infirmières et d’infirmières auxiliaires compromet la qualité et la sécurité des soins aux patient-e-s. La surcharge de travail est telle, qu’elle met également en danger la santé des professionnelles en soins qui travaillent à l’unité des Érables de l’Hôtel-Dieu.

« Cette situation a trop duré. Je demande au ministre de la Santé et à la direction du CISSS de prendre leurs responsabilités pour garantir aux patient-e-s des soins sécuritaires et de qualité. Les infirmières et les infirmières auxiliaires sont trop peu nombreuses pour suffire à la tâche et assurer des soins à échelle humaine. Ce manque de ressources met en danger la santé et la sécurité de ces travailleuses », a déclaré la présidente de la FIQ, Régine Laurent.

Le manque de personnel infirmier dû à la mauvaise gestion a fait exploser le recours aux agences privées de placement en soins infirmiers et aux heures supplémentaires particulièrement dans les quarts de soir et de nuit à l’unité des Érables. Ainsi, de novembre 2014 à avril 2015, plus de 2000 heures de travail d’infirmières ont été effectuées par des infirmières d’agences privées. Pour cette même période de six mois, les infirmières de l’unité des Érables ont dû travailler plus de 325 heures supplémentaires. Les infirmières auxiliaires ont, quant à elles, dû faire plus de 135 heures supplémentaires.

« Quotidiennement, l’employeur nous répète qu’il n’a pas d’argent pour régler les problèmes, mais il recourt abondamment aux agences privées de placement et aux heures supplémentaires qui coûtent plus cher. C’est un non-sens! Et c’est sans compter que même avec les heures supplémentaires et les agences de placement, la surcharge de travail est encore omniprésente. Et c’est à un point tel que la sécurité et la santé des infirmières et des infirmières auxiliaires est compromise, ce qui met également en péril la qualité et la sécurité des soins aux patient-e-s de l’unité des Érables », a indiqué la présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins de santé de Richelieu-Yamaska (SPSSRY-FIQ), Lucie Ménard.

Beaucoup de postes d’infirmières ne sont pas pourvus de soir et de nuit en soins de longue durée parce qu’ils ne sont pas attractifs. À cela s’ajoutent de nombreuses absences pour maladies chez les infirmières et les infirmières auxiliaires dues à la surcharge de travail. Tout cela a notamment pour conséquence que les infirmières assistantes chefs des quarts de soir et de nuit ont la responsabilité de deux centres d’activités lorsque les infirmières ne sont pas remplacées et sont substituées par des infirmières auxiliaires. Alors, les infirmières assistantes chefs peuvent se retrouver avec 158 patient-e-s durant huit heures et parfois jusqu’à 232 patient-e-s pendant l’heure du repas.

« Il y a maintenant plus d’un an que le rapport de la consultante externe, Danielle Sasseville, a été déposé et bon nombre de ses 67 recommandations n’ont pas été mises en œuvre. Le rapport proposait notamment l’ajout d’une ressource de soir mais cette recommandation a été tablettée. Sans compter que nous avons sensibilisé l’employeur à plusieurs occasions et rien n’a été fait. Avec les compressions de 4,7 millions de dollars que subira l’hôpital cette année, on peut craindre le pire. En plus des conditions de travail exécrables, le découragement, la démotivation et la frustration ont maintenant atteint nos membres. C’est dramatique! », a poursuivi Lucie Ménard.

« Ce qui se passe ici se produit aussi dans bon nombre d’établissements partout au Québec. C’est pourquoi nous avons proposé une série de mesures au gouvernement pour régler ces problèmes et ainsi garantir de meilleurs soins à la population, améliorer l’accessibilité à la première ligne, mettre fin à la surcharge de travail et offrir aux professionnelles en soins des conditions d’exercice plus humaines. Concrètement, nous demandons au gouvernement des mesures pour stabiliser les équipes, de mettre fin à la précarité d’emploi réduisant le temps partiel et d’instaurer des ratios professionnelles en soins/patients. Mais pour le moment, les négociateurs du gouvernement préfèrent prendre le thé et nous faire perdre notre temps plutôt que de négocier. Ils doivent cesser de niaiser et se préoccuper des patient-e-s et de celles qui les soignent », a conclu Régine Laurent. 

À propos de la FIQ

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente plus de 65 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.