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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Réaction au budget du Québec 2019-2020 : le gouvernement ignore la crise que vivent les professionnelles en soins

Malgré l’effort budgétaire important, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ est très déçue par l’absence de volonté du gouvernement de François Legault de régler la crise que vivent les professionnelles en soins dans les établissements de santé et de services sociaux. Elle dénonce notamment l’absence d’engagements clairs pour améliorer les conditions de travail des professionnelles en soins et implanter les ratios professionnelles en soins/patient-e-s.

Pas d’engagement clair pour les ratios

La FIQ avait demandé au gouvernement du Québec de dédier, dès cette année, une enveloppe exclusive de 350 millions de dollars pour déployer des ratios professionnelles en soins/patient-e-s, une solution qui a fait ses preuves en Australie et en Californie, mais aussi dans le cadre des 17 projets développés par les équipes de la FIQ. « Les ratios stabilisent les équipes de travail, améliorent les conditions de travail et réduisent les événements indésirables. Dans un contexte où les surplus sont importants et chiffrés à 2,5 milliards, nous sommes choquées de constater qu’aucune somme n’ait été clairement destinée à ces projets. Un montant de 200 millions, qui n’est pas ventilé, est réparti entre toutes les catégories d’emplois. Nous allons interpeller la ministre de la Santé et des Services sociaux afin qu’elle nous précise quelle somme sera dédiée au déploiement des ratios sécuritaires au Québec.  », souligne Roberto Bomba.

Aucune mesure pour abolir les heures supplémentaires obligatoires

« Nous constatons que le gouvernement n’a pas entendu les professionnelles en soins. Elles vivent de la détresse, travaillent en heures supplémentaires obligatoires sur une base quasi quotidienne pour certaines. On est loin du compte et on ne voit pas comment la ministre de la Santé et des Services sociaux va éliminer les heures supplémentaires obligatoires comme elle l’avait affirmé pendant la campagne électorale et redonner de l’espoir à nos membres. Le gouvernement s’est aussi engagé à créer des postes pour les professionnelles en soins, il n’y a aucune indication claire de cet engagement », déclare Roberto Bomba, trésorier et coresponsable du secteur Négociation de la FIQ.

CHSLD et maisons des aîné-e-s

La FIQ salue la création de maisons des ainé-e-s et de 2 600 places additionnelles, mais est sceptique quant à la capacité du gouvernement de consolider les CHLSD en place qui connaissent des pénuries de main-d’œuvre et de gros problèmes d’organisation du travail. « L’investissement de 70 millions par année dans les CHSLD est nettement insuffisant. Doit-on comprendre que les CHSLD seront abandonnés par le gouvernement au profit de ces maisons des aîné-e-s? , commente Roberto Bomba.

Un encouragement pour les IPS et les soins à domicile

La FIQ accueille positivement la volonté du gouvernement de dédier des sommes pour permettre aux infirmières praticiennes spécialisées (IPS) de prendre la place qui leur revient en première ligne. « Le gouvernement reconnaît le rôle important que peuvent jouer les IPS, ces professionnelles peuvent améliorer grandement les services de première ligne. Nous pensons également que les budgets dédiés aux soins à domicile sont indispensables puisqu’ils n’ont pas encore été développés à la mesure des besoins de santé de la population. Toutefois, nous ne pouvons qu’être déçues par les 10 millions destinés aux CLSC », ajoute Roberto Bomba.

La vigilance s’impose

La FIQ sera sur le terrain, avec toutes les professionnelles en soins, pour observer le déploiement de ces budgets et revendiquer l’amélioration de leurs conditions de travail. La FIQ poursuivra la lutte pour l’implantation de ratios professionnelles en soins/patient-e-s.