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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

La FIQ dénonce le rendez-vous manqué par le ministre de la Santé

La FIQ dénonce le rendez-vous manqué par le ministre de la Santé

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ est extrêmement déçue du peu de contenu inclus dans le projet de loi déposé par le ministre de la Santé Christian Dubé pour limiter le recours aux agences privées. « La FIQ mène depuis plus de 15 ans la lutte à la main-d’œuvre indépendante dans le réseau de la santé. La dépendance du réseau aux agences de placement est un fléau qui doit être éradiqué. Le dépôt du projet de loi aurait dû être un signal clair que le ministre voulait vraiment s’y attaquer. Force est de constater qu’il a accouché d’une souris et malheureusement les agences continueront à faire la pluie et le beau temps, et ce, au détriment des professionnelles en soins fidèles au réseau public », de dénoncer Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

Un rendez-vous manqué!

Mieux encadrer les règles entourant le recours aux agences afin d’en arriver à l’abolition complète, tout en améliorant les conditions de travail et salariales des professionnelles en soins du réseau public. « Les deux doivent se faire en même temps si on veut atteindre l’objectif visé. L’un ne va pas sans l’autre, car si les professionnelles en soins ont fait le choix d’aller travailler dans les agences privées, c’était majoritairement pour fuir les conditions de travail offertes par le réseau public. La négociation nationale en cours et un projet de loi avec du mordant nous laissaient croire que c’était possible et que nous allions peut-être renverser la vapeur. Quel rendez-vous manqué par le ministre », de conclure la présidente.

Par ailleurs, le ministre a maintes fois répété l’importance d’aller dans les forums de négociation. « Sur cette question des forums, nous sommes toujours à la même place! Ce n’est plus le temps de multiplier les lieux de discussions qui tournent en rond. Les problèmes sont connus, les solutions aussi. C’est à la table de négociation que ça doit se passer! Qu’il donne des mandats à ses représentant-e-s de discuter des vrais enjeux », de soutenir madame Bouchard.

Entre règlements et directives

De tout temps, tant les agences privées que les établissements de santé ont trouvé toutes sortes de manières afin de contourner les règles. Même quand le gouvernement demandait aux établissements de prévoir une proportion de quarts de travail défavorables par rapport à l’ensemble des quarts de travail effectué par le personnel d’agence, dans les faits, cela ne s’est jamais concrétisé dans une majorité d’établissements de santé au Québec. « Pourquoi ne pas être allé au bout de l’exercice en déposant un projet de loi complet et costaud? Le gouvernement semble pelleter par en avant le problème au lieu de l’attaquer de front. Soyons clair, ça suffit la gestion par le gouvernement derrière des portes closes – de type règlement -, cela nous ramène à l’époque des arrêtés ministériels. Les règles visées auraient dû être précisées dans le projet de loi et débattues devant l’Assemblée nationale.  Là, le gouvernement pellette par en avant et se donne toute discrétion d’édicter les règles qu’il veut, en s’épargnant le débat en Assemblée », de dénoncer madame Bouchard.

Si une chose reste claire pour la Fédération, c’est que l’existence même des agences dépend directement des mauvaises conditions de travail du réseau public. « Elles offrent de meilleures conditions de travail, un contrôle sur l’horaire de travail et davantage tout en chargeant des prix exorbitants pour leurs services. Ces agences ont les deux mains dans le plat de bonbons depuis tellement d’années. C’est à cela qu’on s’attendait que le ministre allait s’attaquer », d’ajouter la porte-parole syndicale.