Les risques psychosociaux : de la conscientisation à l’action!
Les 26 et 27 avril dernier, près de 120 militantes syndicales ont pris part à une nouvelle édition du Réseau Santé et Sécurité du travail qui se déroulait sous le thème « Les risques psychosociaux : de la conscientisation à l’action! »
Les risques psychosociaux du travail figurent parmi ceux qui touchent le plus les professionnelles en soins. Surcharge de travail, faible reconnaissance, temps supplémentaire obligatoire, violence et arbitraire patronal font malheureusement partie de notre quotidien. Pour les professionnelles en soins, prévenir ces risques est donc une priorité.
C’est pourquoi les militantes syndicales se sont réunies : pour être informées et outillées sur les meilleurs moyens d’identifier ces risques psychosociaux et définir les meilleures façons de les prendre en charge. L’objectif était de se donner les moyens de passer de la théorie à l’action syndicale en prévention et de mieux appuyer les membres.
Un premier atelier a permis aux militantes de cibler les différents risques psychosociaux vécus par les professionnelles en soins, de constater leur étendue et de prendre conscience des impacts qu’ils peuvent avoir. Le partage d’expérience entre les différentes équipes a permis d’enrichir nos interventions syndicales, en évitant les écueils vécus par d’autres et en adoptant les stratégies plus fructueuses.
Ensuite, Mélanie Lefrançois, professeure en santé et sécurité du travail à l’UQAM, a exposé aux militantes les conséquences du TSO sur la santé et la sécurité des professionnelles en soins. Le constat est limpide : il n’y a pas que le TSO qui comporte des risques importants pour nos membres, il y a aussi le temps supplémentaire volontaire, la surcharge de travail, la mauvaise gestion des horaires et l’intensification du travail.
S’en est suivi un échange avec Audrey Marineau, infirmière et membre du Syndicat des professionnelles en soins de Montérégie-Est, qui a partagé son expérience personnelle et celle de ses collègues qui subissent le TSO à répétition et qui ont goûté aux tactiques patronales pour les culpabiliser et tenter de les diviser. Il ressort de cette discussion que le remède contre l’arbitraire patronal est la solidarité des professionnelles en soins.
Pour conclure la première journée, Nathalie Jauvin et Lise Poisblaud, de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), ont présenté les principaux risques psychosociaux, les outils développés par l’INSPQ pour les identifier et les prévenir ainsi que plusieurs autres ressources utiles pour les militantes syndicales et leurs membres.
Le lendemain, la journée a été consacrée à la prévention de la violence. Josianne Brouillard, de l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales (ASSTSAS), a entretenu les participantes sur la prévention du harcèlement psychologique et de l’incivilité au travail. Cette présentation a notamment permis aux militantes de constater qu’en plus de la violence exercée par les usager-ère-s, la violence entre salariées est également un enjeu de SST.
Enfin, la prévention de la violence conjugale au travail a été abordée avec les militantes. Grâce à Catherine Boucher, de l’initiative Milieux de travail alliés contre la violence conjugale, les militantes syndicales sont maintenant davantage habilitées à repérer les signes indiquant qu’une travailleuse est peut-être victime de violence conjugale. Les mécanismes de soutien aux victimes ont aussi été abordés. Comme organisation syndicale composée en grande partie de femmes, la prévention de la violence conjugale constitue un enjeu extrêmement important!
