Stratégie nationale de prévention en santé 2025-2035 – Le gouvernement prône la prévention pour la population, mais peine à l’appliquer à ses propres travailleuses

Québec, le 22 août 2025 — La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ accueille avec intérêt le dévoilement de la Stratégie nationale de prévention en santé 2025-2035, mais ne peut passer sous silence l’incohérence du gouvernement Legault : faire de la prévention un enjeu de société tout en négligeant les principes fondamentaux de prévention et de santé et sécurité au travail (SST) pour les professionnelles en soins du réseau.

« Prévenir les maladies chroniques, réduire les inégalités sociales en santé, encourager les saines habitudes de vie… Nous partageons pleinement ces objectifs. Ce qui choque, toutefois, c’est que pendant que le gouvernement investit en prévention pour la population, il tente de se soustraire à ses obligations en matière de SST envers ses propres employées », déclare Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

Alors que le ministre Christian Dubé affirme que chaque dollar investi en prévention est rentable, son gouvernement soutient qu’il est trop complexe de protéger la santé de ses propres professionnelles en soins. Cette contradiction atteint un sommet avec le projet de loi 101, qui affaiblit les mécanismes de prévention et de participation en milieu de travail, notamment en retirant des fonctions aux comités SST et aux représentants en santé et sécurité, tout en réduisant les obligations des employeurs.

« Le gouvernement affirme vouloir prévenir les crises de santé publique, mais il tolère celles qui frappent nos établissements de santé de l’intérieur : épuisement professionnel, blessures, troubles musculosquelettiques, détresse psychologique, violence. En ignorant ces réalités, il applique une prévention à géométrie variable ambitieuse pour la population, modeste pour ses propres employées. C’est incohérent », déplore Julie Daignault, vice-présidente responsable SST.

La FIQ rappelle que les professionnelles en soins paient au prix fort l’absence de prévention dans leur environnement de travail. Jour après jour, ce sont elles qui portent un réseau sous tension et soutiennent les efforts de santé publique, souvent au détriment de leur propre santé. « Faire de la prévention un projet de société est un beau slogan. Il faudrait pourtant appliquer la même logique en matière de SST dans le réseau de la santé », ajoute Mme Daignault.

La Fédération demande d’abord le retrait des mesures contenues dans le projet de loi 101 qui viennent affaiblir les mécanismes de prévention en milieu de travail. Elle exige également un engagement clair du gouvernement à intégrer pleinement les professionnelles en soins dans toutes les décisions touchant leur santé et leur sécurité au travail. À cela s’ajoute une demande pressante d’investissements concrets pour améliorer la sécurité physique et psychologique dans l’ensemble des milieux de soins.

« Nous saluons les efforts pour améliorer la santé publique et souhaitons pouvoir contribuer pleinement aux initiatives de prévention, en ayant les moyens de le faire. Ce n’est pas seulement une question de cohérence gouvernementale – c’est aussi une question de respect envers celles qui tiennent le réseau à bout de bras », conclut Julie Bouchard.

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