Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l'Abitibi-Témiscamingue

Vague de dénonciations et de démissions médiatisées: Le FIQ-SISSAT de plus en plus inquiet pour ses membres et la population

Vague de dénonciations et de démissions médiatisées: Le FIQ-SISSAT de plus en plus inquiet pour ses membres et la population

Après avoir vu l’une de ses membres prendre la parole publiquement en démissionnant avec fracas de son emploi au sein du CISSS-AT, le FIQ-SISSAT tient à lancer une sérieuse mise en garde aux ministres Barrette, Blanchette et à certains membres de la direction de l’établissement qui doutent de l’importance de la crise qui sévit actuellement chez les professionnelles en soins de la région.

Fort d’un sondage réalisé auprès de ses membres, le syndicat se dit alarmé de constater qu’une majorité de ses membres songe à quitter la profession à court et moyen terme si les conditions d’exercice et le climat de travail ne s’améliorent pas. «60% de nos membres pensent quitter l’organisation du CISSS-AT. Cela s’explique en grande partie, selon nous, par le fait que 98% des membres nous disent, dans le sondage réalisé, avoir vu que leurs conditions de travail et la qualité des soins ne se sont pas améliorées, mais qu’elles se sont plutôt dégradées depuis la création de l’établissement régional. Ce n’est pas pour rien que nous avons osé briser le silence et dénoncer de la violence organisationnelle dont nous sommes victimes. Les membres ne sont pas tannées, elles sont en détresse! Entendez-les!» exhorte Carole Gendron, présidente du FIQ-SISSAT.

Un discours plus politique qu’axé sur les faits et le clinique

Fait inquiétant, du côté de la direction générale du CISSS, on admet ne pas avoir colligé les données ou les situations rapportées par les professionnelles en soins malmenées. Pire, le PDG a minimisé sur diverses tribunes l’importance de la situation en fournissant des chiffres qui sont reconnus comme erronés par les ressources humaines ou même contredits par leurs états financiers. Par exemple : selon la direction générale, il manquerait 50 infirmières au CISSS-AT alors qu’aucune donnée n’appuie ce chiffre selon les ressources humaines. Le PDG a également affirmé que le temps supplémentaire représenterait 1% de la masse salariale alors que la documentation transmise au ministère de la Santé et des Services sociaux indique plutôt près de 4% pour la catégorie 1 (masse salariale du CISSS-AT pour 2016 : 278 550 196$), ce qui est 4 fois plus élevé et représente un écart substantiel entre les propos tenus et les données réelles. «Malgré toutes les discordances entre les faits et les propos tenus par la direction, nous fondons beaucoup d’espoir dans une rencontre qui tarde à venir avec M Desjardins. Nous croyons que lui ou le ministre sont les seuls à pouvoir agir pour corriger la situation. La solution étant de toute évidence politique, si l’on se fie à la leur rhétorique.» explique la syndicaliste.

En terminant, le FIQ-SISSAT tient à préciser qu’il souhaite que l’hémorragie cesse. En effet, le nombre de démissions semble s’accélérer ces derniers temps. «Plusieurs membres quittent ou veulent le faire ces prochains mois. On a des professionnelles en formation qui abandonnent leurs cours et renoncent à la profession qu’elles avaient choisi d’exercer. Les gens changent carrément de métier. C’est vraiment une perte de talent et du gaspillage quand on pense aux années d’études consacrées afin d’exercer. Ça a un coût collectif énorme et ça peut engendrer une réduction de services de santé en Abitibi-Témiscamingue» conclu celle qui œuvre dans le domaine de la santé depuis 25 ans et qui a activement contribué à divers programmes de formation.