Lettre ouverte
La sécurisation culturelle: bâtir des ponts dans le réseau de la santé
3 novembre 2025À l’occasion de la semaine québécoise de rencontres interculturelles qui célèbre la richesse de la diversité au Québec, le comité antiracisme met de l’avant un concept essentiel, mais encore peu connu : la sécurisation culturelle.
Qu’est-ce que la sécurisation culturelle?
À la base une démarche sociale, la sécurisation culturelle est une nécessité dans nos milieux de travail. Elle vise à assurer que chaque personne, peu importe ses origines, se sente en sécurité, respectée et valorisée.
Pour le comité antiracisme de la FIQ, c’est donc un outil concret pour combattre toute forme de racisme (racisme systémique de la part des institutions, des gestes racistes du quotidien, des micro-agressions au travail). Le concept de sécurisation culturelle fait en sorte que les institutions reconnaissent les réalités historiques et culturelles des groupes marginalisés.
Ayant pris forme en Nouvelle-Zélande dans les années 80 pour répondre aux discriminations vécues par les Maoris dans le système de santé et repris au Québec par le Principe de JOYCE, la sécurisation culturelle est définie par celles et ceux qui la vivent. Cela implique de la part des professionnelles en soins d’écouter et de remettre en question les normes dominantes dans le but de construire des milieux inclusifs.
Concrètement, cela veut dire d’offrir plus de formations dans le réseau de la santé pour sensibiliser les travailleuses à l’histoire et aux réalités des groupes historiquement discriminés, de mettre en place des mécanismes permettant d’adapter nos pratiques afin d’éviter les biais et les exclusions et finalement, de créer des espaces où les voix des minorités sont entendues et respectées.
Pendant la Semaine québécoise des rencontres interculturelles, le comité antiracisme invite chaque professionnelle en soins à la réflexion: nos milieux sont-ils sécurisants pour toutes et tous? La sécurisation culturelle, ce n’est pas un concept ou une option, c’est notre responsabilité collective. Et c’est surtout en agissant ensemble que nous pourrons bâtir un milieu de vie et un réseau de la santé plus justes, plus à l’écoute, et surtout, plus humain.
Linda Gingras et Mouloud Seddiki, membres du comité antiracisme / FIQ