Projet de loi n° 101 | La FIQ dénonce des reculs majeurs pour la santé et la sécurité des femmes du réseau public
Québec, le 29 mai 2025 — La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ, qui représente plus de 80 000 professionnelles en soins, a déposé aujourd’hui son mémoire à la Commission de l’économie et du travail dans le cadre des consultations sur le projet de loi n° 101 qui vise l’amélioration de certaines lois du travail. Bien que la FIQ reconnaisse certains aspects positifs, elle dénonce plusieurs dispositions qui affectent la protection de la santé et de la sécurité au travail, notamment celles qui excluent le secteur de la santé de leur application. Pour la FIQ, cette exclusion constitue un affront envers les travailleuses du réseau public, où 81 % du personnel est féminin.
« Dans son mémoire, la FIQ recommande notamment de mettre un terme à l’application différenciée des mécanismes de prévention en santé et sécurité pour les travailleuses du réseau et d’appliquer pleinement le projet de règlement à l’ensemble des travailleurs et travailleuses, comme prévu initialement. Elle demande également qu’une analyse différenciée selon les sexes (ADS+) soit réalisée afin de bien mesurer les impacts disproportionnés du projet de loi sur les femmes, en particulier dans les secteurs de la santé, des services sociaux et de l’éducation », expose Isabelle Groulx, vice-présidente de la FIQ.
La FIQ déplore un recul majeur, rappelant que les comités de santé et sécurité, les représentant-e-s en prévention et les délais encadrant les programmes de prévention sont des piliers essentiels, reconnus dans tous les autres secteurs, pour identifier les risques, intervenir rapidement et créer des milieux de travail plus sécuritaires. Retirer ces protections aux travailleuses de la santé, c’est institutionnaliser une inégalité flagrante, d’autant plus inacceptable que l’État québécois, en tant qu’employeur, s’impose des obligations moindres que celles qu’il exige des employeurs privés.
« En affaiblissant les mécanismes de prévention et en réduisant les protections, le gouvernement expose des centaines de milliers de femmes à des risques accrus (violence, surcharge, troubles physiques et psychosociaux). Nous demandons au gouvernement de rectifier le tir et de respecter les droits fondamentaux des travailleuses qui maintiennent le réseau à bout de bras », conclut la vice-présidente.
La FIQ rappelle que la prévention en santé et sécurité n’est pas un luxe, mais un investissement essentiel pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre, protéger la santé physique et psychologique du personnel majoritairement féminin, et garantir des soins de qualité à la population.
À propos de la FIQ
La FIQ compte plus de 80 000 membres, infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques œuvrant dans les établissements de santé aux quatre coins du Québec. Elle est une organisation féministe, composée à près de 90 % de femmes, vouée à la défense de ses membres, mais également à celle des patient-e-s et du réseau public de santé.
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Renseignements :
Philippe Desjardins
581 995-0762