Les 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques ont voté à 95 % en faveur de la grève, pouvant aller d’une journée de grève jusqu’à la grève générale illimitée.
Pourquoi?
Nous avons décidé d’aller en grève, parce que les offres du gouvernement ne passent vraiment pas!
Déjà, tes conditions de travail sont inacceptables, et voilà que le gouvernement en remet en mettant sur la table des propositions qui vont les dégrader encore davantage. Il t’offre aujourd’hui :
- 10.3 % d’augmentation salariale sur 5 ans
- La redéfinition du temps supplémentaire (TS) ce qui fait que ton TS pourrait être payé
à taux simple - De devoir être plus mobile que jamais
…Et il refuse d’écouter ce que les professionnelles en soins ont à proposer
Comment ça fonctionne?
Qui a décidé que les professionnelles en soins iraient en grève?
C’est toi et tes collègues de travail qui l’avez décidé, par un vote référendaire tenu les 24 et 25 octobre derniers.
À quoi ça sert de faire la grève?
À se faire entendre, quand rien d’autre n’a fonctionné.
À mettre de la pression sur le gouvernement afin de conclure rapidement une entente de principe pour le renouvellement de la convention collective.
La grève, c’est le moyen de pression ultime, pour soutenir la table de négociation dans le dernier droit.
Est-ce que nous avons le droit de faire la grève?
OUI!
Au Québec, faire la grève est un droit pour toutes les syndiquées. C’est un moyen de pression prévu au Code
du travail.
En général, dans les services publics, la grève est toutefois limitée par une loi qui encadre les services
essentiels. Ça veut dire qu’il faut maintenir un niveau de soins pour assurer la santé et la sécurité du public.Par exemple, les services doivent être maintenus à :
- 70 % pour les services opératoires
- 80 % dans les centres surspécialisés
- 85 % sur les unités de soins dans les hôpitaux
- 90 % dans les CHSLD
- 100 % dans les urgences et aux soins intensifs
La grève se vit donc différemment selon les centres d’activités et a donc des conséquences différentes sur les membres qui l’exercent.
Est-ce que nous avons les moyens de faire la grève?
Évidemment, une grève entraîne certaines pertes salariales, mais les gains futurs obtenus grâce à la grève sont plus grands que les pertes.
En décembre 2022, les syndicats de la FIQ ont conclu un pacte de solidarité visant à répartir équitablement les impacts financiers de la grève entre les 80 000 membres de la FIQ.
Des sommes sont aussi prévues pour payer les dépenses encourues en cas de grève dans le Fonds de défense syndicale et les budgets de grève des syndicats affiliés.
À quoi ressemble une journée typique de grève?
Tu te présentes au travail selon ton horaire régulier et tu es informée de l’horaire de grève, qui est ajusté selon
le pourcentage de services essentiels à maintenir dans ton centre d’activités. L’horaire de grève est bâti de manière à assurer un tour de rôle sur l’unité.
L’équipe syndicale est bien sûr présente sur le terrain pour assurer le bon déroulement de la grève.
Comment se comporter lorsque vous ou d’autres organisations syndicales êtes en grève?
Comme tu le sais déjà, plusieurs organisations syndicales du secteur public, dont la FIQ, détiennent des mandats de grève et y ont recours à des moments stratégiques qui peuvent différer d’une organisation à l’autre. Ainsi, tu seras appelée à côtoyer des salarié-e-s dont l’horaire de débrayage pourrait différer du tien.
En tout temps, tu dois soutenir tes collègues des autres organisations syndicales en leur exprimant ta solidarité. Ils-elles ont très probablement été invité-e-s à en faire autant à ton endroit.
Lorsque d’autres organisations syndicales sont en grève
À la ligne de piquetage
NE PAS franchir la ligne de piquetage d’un autre syndicat. Au besoin, utilise une porte secondaire qui n’est pas bloquée pour accéder à ton lieu de travail, par exemple l’entrée des employé-e-s. S’il n’existe aucun autre accès, ou si l’employeur te force à franchir une ligne de piquetage, il a la responsabilité de te garantir un accès sécurisé. Prends le temps de saluer tes collègues en grève au passage, présente-toi comme professionnelle en soins et exprime-leur ta solidarité, ils-elles apprécieront ce geste de ta part. N’oublie pas que tu seras éventuellement à leur place.
Dans l’exécution de tes tâches
Lorsque tu es au travail, refuse catégoriquement d’effectuer les tâches qui sont habituellement exécutées par tes collègues en grève. L’employeur n’a pas le droit légal de te forcer à effectuer des tâches que tu n’effectuerais pas en temps normal. Au Québec, le recours aux briseurs de grève, aussi appelés « travailleurs de remplacement », est interdit par la loi.
Pendant la grève de tes collègues, concentre-toi sur les soins aux patient-e-s. Utilise ton jugement clinique afin que le-la patient-e demeure au cœur de tes actions, mais reste tout de même solidaire, et assure-toi que la grève jette la pression sur les épaules de ton employeur et non sur les tiennes et sur celles de tes collègues !
Lorsque c’est toi qui est en grève
À la ligne de piquetage
Normalement, tes collègues qui ne sont pas en grève se montreront solidaires devant ta ligne de piquetage. Ils-elles utiliseront une entrée secondaire ou veilleront à être escorté-e-s par l’employeur s’ils-elles sont forcé-e-s d’utiliser l’entrée que vous bloquez. En tout temps, montre-toi courtoise et compréhensive à leur égard.
Tes représentantes syndicales seront sur place. Elles porteront une casquette rouge « Équipe de grève ». N’hésitez pas à faire appel à elles au besoin.
Au moment de retourner au travail
Au lendemain d’un débrayage, il y aura un certain retard accumulé dans le travail à accomplir. Évite de redoubler d’ardeur pour compenser ce retard. Car c’est là l’objectif d’un moyen de pression : déranger l’employeur. Si, au bout du compte, 100 % du travail est réalisé, cela affaiblira grandement l’impact de la grève. Évidemment, il va de soi que tu sauras faire preuve de jugement pour qu’en aucun cas, la sécurité des patient-e-s ne soit compromise.